ARTHROPODES DE LA
PRINCIPAUT DE MONACO
COLOPTéRES, HTROPTéRES
Aper¨u sur les Fourmis, les Isopodes
et les Pseudoscorpions
MONACOBIODIV
Rapport final - 1er fˇvrier
2011
Philippe PONEL1, Sylvain FADDA1,
Jean-Michel LEMAIRE2, Armand MATOCQ3,
Michel CORNET4, Daniel PAVON1
1Institut Mˇditerranˇen d'Ecologie et de
Palˇoˇcologie (UMR CNRS 6116)
Universitˇ Paul
Cˇzanne, Europole Mˇditerranˇen de l'Arbois, Pavillon Villemin, BP 80,
F-13545 Aix en
Provence cedex 04
philippe.ponel@univ-cezanne.fr, fadda.sylvain@gmail.com,
daniel.pavon@univ-cezanne.fr
2Attachˇ au Museum d'Histoire Naturelle
de Nice
mas Lou Coulet, 2162 chemin du Destey, F-
06390 Contes
jean-michel.lemaire06@orange.fr
3Attachˇ au Musˇum National d'Histoire
Naturelle,
Laboratoire
d'Entomologie, 45 rue Buffon, F-75005 Paris
matocq.armand@wanadoo.fr
410
avenue Mireio, F-06100 Nice
cornetcoleo1@free.fr
Les insectes ne jouissent pas d'une grande considˇration parmi le grand public, dont le principal souci para”t plut™t l'ˇradication de toutes ces petites btes qui rampent et qui volent. Cependant, parmi la myriade d'esp¸ces recensˇes en Europe (un dˇnombrement rˇcent estime 34 600 le nombre total d'esp¸ces d'insectes en France mˇtropolitaine), de plus en plus d'insectes commencent souffrir des changements profonds subis par les paysages, surtout depuis une cinquantaine d'annˇes: intensification de l'agriculture accompagnˇe de l'usage d'engrais et de pesticides, suppression des haies, ass¸chement des zones humides, industrialisation de la sylviculture, bˇtonnage et goudronnage de surfaces sans cesse croissantes, expansion du tissu urbain...
Bien que ces bouleversements soient particuli¸rement sensibles dans les rˇgions d'Europe moyenne les plus peuplˇes et les plus industrialisˇes, les rˇgions mˇditerranˇennes n'ont pas ˇtˇ ˇpargnˇes par l'urbanisme intensif, surtout sur la frange littorale qui a subi de plein fouet l'explosion touristique qui a marquˇ dans cette rˇgion la seconde partie du XX si¸cle. Ces menaces sur les milieux mˇditerranˇens fran¨ais sont prˇoccupantes car ce sont prˇcisˇment des milieux d'une grande richesse biologique, gˇographiquement limitˇs, donc particuli¸rement fragiles. L'origine de cette grande diversitˇ entomologique est complexe, elle rˇsulte de multiples facteurs: un hˇritage historique, d'abord, qui a permis la microfaune de survivre aux glaciations quaternaires gr‰ce un climat particuli¸rement favorable (c'est en particulier le cas du littoral des Alpes-Maritimes et de la Ligurie), une diversitˇ floristique remarquable impliquant une grande diversitˇ des insectes phytophages infˇodˇs aux plantes, une grande diversitˇ gˇologique... Ė titre d'exemple, les dˇpartements 04-05-06-13-83-84 de la rˇgion Provence-Alpes-C™te d'Azur rec¸lent tr¸s approximativement 50 % de la totalitˇ des esp¸ces fran¨aises de Colˇopt¸res (carabes, cˇtoines, longicornes, charan¨ons...), soit 5 000 esp¸ces sur 10 000.
Le probl¸me de la conservation des esp¸ces d'insectes (et plus gˇnˇralement de la conservation de la biodiversitˇ entomologique) est donc devenu assez rˇcemment un enjeu important (Samways, 2005) dans la politique de Protection de la Nature, et a dˇbouchˇ sur diverses mesures: conventions supranationales, directives communautaires, crˇation de rˇseaux d'espaces protˇgˇs, arrtˇs de protection d'esp¸ces, etc. En ce qui concerne les insectes, l'efficacitˇ de ces mesures reste controversˇe, d'autant plus que ces organismes sont presque toujours difficiles observer, identifier, inventorier et comptabiliser, contrairement aux plantes et aux vertˇbrˇs, par exemple. Il est donc important de bien conna”tre cette faune discr¸te mais variˇe pour pouvoir la protˇger efficacement.
Enfin, les probl¸mes de conservation de la biodiversitˇ entomologique en milieu urbain sont devenus cruciaux, et ont suscitˇ un nombre toujours croissant d'ˇtudes (voir par exemple Hardy et Dennis, 1999), conduisant promouvoir des pratiques de dˇveloppement durable qui tentent, dans une certaine mesure, de concilier dˇveloppement urbain et respect de la diversitˇ entomologique (Hunter et Hunter, 2008). En France par exemple, le projet du Minist¸re de l'Ecologie, du Dˇveloppement durable, des Transports et du Logement "Trame verte et bleue" dont la finalitˇ est de maintenir ou restaurer les continuitˇ ˇcologiques se situe dans un tel contexte (http://www.developpement-durable.gouv.fr/-La-Trame-verte-et-bleue,1034-.html).
Depuis ces derni¸res annˇes, Monaco sÕest engagˇ vis--vis notamment des Conventions Internationales comme celle sur la Diversitˇ Biologique ou la Convention Alpine, dresser un inventaire prˇcis de la biodiversitˇ de la partie terrestre de son territoire. Les recensements effectuˇs ˇpisodiquement jusque-l ne concernaient que des parties du bassin englobant la Principautˇ et en particulier la documentation sur les insectes demeurait ancienne et nˇcessitait une rˇactualisation scientifique et systˇmatique. Ainsi, dans son catalogue "Les Insectes Colˇopt¸res du dˇpartement des Alpes-Maritimes" datant de 1879, Alexandre Peragallo signale quelques esp¸ces rencontrˇes dans les limites de la Principautˇ. Pr¸s de 130 ans apr¸s sa parution, cet ouvrage introuvable est largement pˇrimˇ. L'ouvrage fondamental de Caillol (1908-1954), le "Catalogue des Colˇopt¸res de Provence", ne fait quasiment jamais ˇtat de la prˇsence d'esp¸ces Monaco. La part rˇservˇe aux insectes (Billi, 1999) dans l'ouvrage collectif "La diversitˇ biologique et paysag¸re de la Principautˇ de Monaco et de ses environs" est relativement modeste et de toute fa¨on non limitˇe au territoire de la Principautˇ. Il n'existe donc l'heure actuelle aucun vˇritable recensement des insectes prˇsents sur ce petit territoire.
Alors que l'inventaire de la flore sauvage effectuˇ en 2006 avait rˇvˇlˇ lÕˇtonnante richesse botanique de la Principautˇ de Monaco (Mˇdail et al., 2007), situˇe gˇographiquement dans un des hotspots mˇditerranˇens mondiaux de la biodiversitˇ vˇgˇtale, la rˇalisation dÕun inventaire des insectes vivant en association avec les plantes des espaces naturels de la Principautˇ sÕinscrivait comme une suite logique et indispensable lÕinventaire botanique.
Une campagne dÕinventaire de lÕentomofaune monˇgasque sÕˇtendant sur les annˇes 2008 2010 a ainsi ˇtˇ lancˇe dans le cadre de la Convention de partenariat MONACOBIODIV, entre la Fondation Prince Albert II, le Gouvernement Princier, le Conservatoire botanique national mˇditerranˇen de Porquerolles (CBNMP), l'Institut Mˇditerranˇen d'cologie et de Palˇoˇcologie (IMEP) et l'Universitˇ Paul Cˇzanne Aix-Marseille III. L'objectif de l'ˇtude est de fournir une ˇbauche d'inventaire pour plusieurs groupes d'insectes, de signaler les esp¸ces d'intˇrt biologique majeur, et ˇventuellement de proposer des conseils de gestion dans la perspective du maintien d'une diversitˇ entomologique aussi ˇlevˇe que possible sur ce territoire de superficie restreinte et largement urbanisˇ.
Les principaux ordres d'insectes ciblˇs sont les Colˇopt¸res (scarabˇes) mais aussi les Hˇtˇropt¸res (punaises). Le nombre total estimˇ de Colˇopt¸res atteint pour la France le chiffre de 9600 esp¸ces (soit 27,2 % du nombre total d'insectes fran¨ais), alors que les Hˇtˇropt¸res rassemblent 3350 esp¸ces (soit 10,1 %), selon Martinez et Gauvrit (1997). Ė eux deux les groupes envisagˇs rˇunissent donc pr¸s du tiers de la faune fran¨aise d'insectes. Les autres ordres numˇriquement importants, comme les Dipt¸res (mouches) et les Hymˇnopt¸res (abeilles et gupes), n'ont pas ˇtˇ pris en compte en raison de difficultˇs d'identification souvent insurmontables, ou mme de leur raretˇ dans la Principautˇ comme c'est le cas pour les Lˇpidopt¸res Rhopaloc¸res (papillons diurnes). Nous avons ˇchantillonnˇ quelques esp¸ces dÕHymˇnopt¸res Formicidae (fourmis) mais les techniques employˇes nÕˇtant pas parfaitement appropriˇes pour cette famille, nous avons finalement dˇcidˇ de ne pas la traiter, lÕexception dÕune esp¸ce remarquable qui a ˇtˇ dˇcouverte au moyen d'une technique employˇe pour l'extraction des Colˇopt¸res de la liti¸re. Par ailleurs, les difficultˇs dÕidentification et la raretˇ des spˇcialistes compˇtents sont l encore des facteurs rˇdhibitoires.
Reprˇsentation relative approximative
des principaux ordres d'insectes
Un Colˇopt¸re Scarabaeidae :
Amadotrogus
vicinus (Mulsant, 1842)
Un Hˇtˇropt¸re Pentatomidae :
Carpocoris
pudicus (Poda 1761)
Nous avons dˇbutˇ nos investigations au printemps 2008 en sˇlectionnant avec l'aide du Service d'Amˇnagement Urbain de la Principautˇ quatre secteurs d'ˇtudes, qui sont ceux prˇsentant une vˇgˇtation encore assez diversifiˇe et a priori favorable aux insectes.
- le Rocher (en particulier les glacis du Palais Princier), de loin le secteur le plus favorable par la diversitˇ de la flore et l'aspect relativement "sauvage" et prˇservˇ, en dˇpit de l'envahissement des lieux par de nombreuses plantes exotiques invasives (ailantes, pˇlargoniums, Aeonium...) qui ont trouvˇ dans ces lieux peu frˇquentˇs et climatiquement privilˇgiˇs un terrain tr¸s favorable. Ces glacis ne font l'objet d'aucun amˇnagement ni plantation, seules des opˇrations d'ˇradication de certaines plantes particuli¸rement envahissantes sont pratiquˇes intervalles rˇguliers. Apr¸s quelques prospections tests menˇes dans les jardins et parcs, nous avons dˇcidˇ de sˇlectionner ces glacis et d'y concentrer l'essentiel de nos investigations sur le Rocher. Au cours de la derni¸re phase de l'ˇtude (2010) nous avons ˇgalement abandonnˇ les autres placettes de la Principautˇ pour accro”tre l'effort de prospection sur ces glacis, ce qui nous a permis d'augmenter fortement le nombre d'esp¸ces de l'inventaire.
Dans la suite de ce rapport, nous ne ferons pas la distinction entre glacis Est et glacis Nord, qui, bien qu'un peu diffˇrent au niveau du couvert vˇgˇtal, sont gˇographiquement tr¸s proches.
Les glacis Est et Nord du
Palais Princier
Les glacis Est et Nord du
Palais Princier
- les abords de la Porte Neuve, le long de la Rampe Major, o¯ des milieux non transformˇs en jardins subsistent sur les pentes entre la rampe et l'Avenue de la Quarantaine. Ces biotopes prˇsentent cependant un aspect tr¸s anthropisˇ car divers arbres et arbustes non autochtones (ailantes, pittosporums...) ont colonisˇ les lieux, et de plus la strate herbacˇe est fauchˇe chaque annˇe l'occasion du Grand Prix de Monaco, pour limiter les risques de dˇpart de feux.
Les abords de la Rampe Major
et de la Porte Neuve
- le vallon de Sainte Dˇvote, peu favorable car essentiellement composˇ d'espaces verts compl¸tement artificiels, l'exception d'une petite zone peu accessible l'ouest de la Chapelle, que nous avons surtout prospectˇe au dˇbut de l'ˇtude.
Le vallon de la chapelle
Sainte Dˇvote
- la Source Marie, o¯ deux secteurs ont fait l'objet de prospection, l'un au niveau du rond-point au sud de la voie rapide, et l'autre beaucoup plus vaste au nord de la voie rapide. La station du rond point est tr¸s dˇgradˇe, vˇgˇtation surtout rudˇrale mais avec persistance ¨ et l d'ˇlˇments intˇressants comme Euphorbia dendroides. La parcelle nord s'est avˇrˇe beaucoup mieux prˇservˇe, avec des bosquets de Laurus nobilis, de vieux figuiers, un couvert imposant d'Acanthus mollis, et malheureusement une prolifˇration d'ailanthes. La partie haute de la parcelle transformˇe en jardin potager hˇbergeait une vˇgˇtation variˇe typique des terrains cultivˇs. Nous n'avons pu hˇlas poursuivre l'ˇtude de cette zone en raison du lancement de gros travaux de constructions l'automne 2009.
La station de la Source
Marie au nord de la voie rapide
En ce qui concerne les grottes et les cavitˇs, nous nÕavons pu visiter ce jour que la grotte de lÕObservatoire (dite du Jardin Exotique) et les galeries artificielles du Palais Princier. D'autres cavitˇs favorables aux Colˇopt¸res cavernicoles pourraient faire l'objet de visites dans les prochains mois.
Situation des 4 principaux
secteurs ˇtudiˇs
Le contour jaune reprˇsente
la fronti¸re terrestre franco-monˇgasque
Dans toutes ces zones, l'objectif a ˇtˇ de collecter un maximum d'insectes au moyen des techniques traditionnellement utilisˇes par les entomologistes.
En raison de la complexitˇ des lieux, du relief, de l'exigu•tˇ de certains secteurs, nous n'avons pas cherchˇ utiliser des techniques de prˇl¸vement quantitatives qui auraient permis une exploitation statistique des donnˇes, mais l'objectif de l'ˇtude ˇtait surtout d'ˇtablir un inventaire le plus exhaustif possible en mettant en Ļuvre les techniques les plus variˇes.
Les techniques d'ˇchantillonnage
Les piˇgeages par
pi¸ges aˇriens
Ce type de pi¸ge appelˇ aussi pi¸ge-vitre ou pi¸ge interception peut fonctionner sans app‰t mais peut aussi tre dotˇ d'un app‰t composˇ de bi¸re sucrˇe, contenue dans le bocal rˇcepteur. Nous avons choisi cette technique qui augmente l'attractivitˇ du pi¸ge puisque notre objectif ˇtait d'ˇchantillonner le maximum d'esp¸ces de Colˇopt¸res. Son efficacitˇ repose sur l'attractivitˇ des liquides fermentˇs vis--vis de beaucoup d'esp¸ces de Colˇopt¸res. Ceux-ci en volant autour du pi¸ge viennent heurter les plaques de plexiglass et sont recueillis dans le bocal rˇcepteur, qui contient l'app‰t additionnˇ de sel et de sucre. Pour augmenter les rendements des pi¸ges, un tube muni d'un bouchon percˇ et contenant de la sciure imbibˇe d'un mˇlange 50% d'alcool 90 et d'essence de tˇrˇbenthine a ˇtˇ ajoutˇ sur chaque pi¸ge. Cet app‰t complˇmentaire a pour but d'attirer les Colˇopt¸res associˇs aux essences rˇsineuses. Ces dispositifs sont relevˇs en principe une fois par mois.
Au cours de la pˇriode avril 2008 - octobre 2008 et mai 2009 - octobre 2009, 6 pi¸ges "Polytrap" ont ˇtˇ disposˇs sur la Principautˇ: 3 sur les glacis nord du Palais Princier, 2 au niveau de la Porte Neuve en dessous de la Rampe Major, et 1 la Source Marie.
Un pi¸ge interception "Polytrap" en cours
de pose sur les glacis du Palais Princier
Des pi¸ges moins voyants (bouteilles plastiques) ont ˇtˇ placˇs dans les zones plus exposˇes aux regards comme le vallon de Sainte Dˇvote, cependant les rˇsultats ont ˇtˇ dˇcevants et l'expˇrience de 2008 n'a pas ˇtˇ renouvelˇe en 2009.
Pi¸ge aˇrien simplifiˇ (bouteille d'eau minˇrale
dˇcoupˇe),
utilisˇ pour les stations les plus frˇquentˇes par le
public (Vallon de Sainte Dˇvote)
Dans l'ensemble les rˇsultats ont ˇtˇ inˇgaux puisque les piˇgeages effectuˇs en 2008 ont ˇtˇ tr¸s productifs contrairement ceux rˇalisˇs en 2009. De plus en 2009 les pi¸ges ont subi diverses dˇgradations dues aux intempˇries (vents violents) et au vandalisme (Source Marie), et n'ont pas permis d'ajouter beaucoup d'esp¸ces l'inventaire. Les conditions climatiques ont ˇtˇ ˇgalement dˇfavorables en 2009 puisque la pˇriode du mois de mai, habituellement tr¸s favorisˇe sur le plan mˇtˇorologique en rˇgion mˇditerranˇenne, a ˇtˇ exceptionnellement pluvieuse.
Une variante du pi¸ge interception, le pi¸ge cadavres (contenant un animal mort), a ˇtˇ installˇe sur les glacis et Sainte Dˇvote, dans le but d'inventorier la faune souvent tr¸s riche associˇe aux cadavres en dˇcomposition.
Un pi¸ge cadavre: l'app‰t est introduits dans le
bocal en verre,
les insectes nˇcrophages sont recueillis dans le pot
en plastique.
Le pi¸ge lumineux
ultra-violet
Cette technique est bien connue des entomologistes car elle permet dÕinventorier de nombreuses esp¸ces crˇpusculaires et nocturnes qui sont quasiment introuvables par les mˇthodes traditionnelles de prˇl¸vement. Elle donne d'excellents rˇsultats mme dans un contexte urbain, comme nous lÕavions dˇj constatˇ Hy¸res dans le Var (Ponel, 1988). Cette technique repose sur lÕattractivitˇ du rayonnement ultra-violet sur de nombreux insectes crˇpusculaires et nocturnes. Le pi¸ge lumineux utilisˇ (voir photo ci-dessous) a ˇtˇ rˇalisˇ notre intention par le Musˇum dÕHistoire Naturelle de la ville de Nice. Il comporte un tube nˇon placˇ au milieu de plaques verticales qui interceptent les insectes en vol. Ceux-ci tombent dans lÕentonnoir puis dans le bocal rˇcepteur contenant du propyl¸ne glycol, milieu non volatil et non toxique, ayant les mmes propriˇtˇs conservatrices que lÕalcool ˇthylique. Un disque en plastique rigide surmonte le dispositif et prot¸ge lÕappareil en cas de pluie.
Nous avons installˇ un tel pi¸ge une potence, la poterne Est du Palais Princier pendant les mois de juillet septembre. Le dispositif ˇtait fonctionnel tous les soirs de 21h 0h et sÕallumait automatiquement gr‰ce une minuterie. Le bocal rˇcepteur a ˇtˇ relevˇ chaque semaine ou tous les 15 jours en fonction de son degrˇ de remplissage.
Position du pi¸ge lumineux UV
au Palais Princier, entre les glacis Est et Nord
Le pi¸ge lumineux UV automatique installˇ la poterne
Est du Palais Princier pendant lÕˇtˇ 2010
Le fauchage de la
strate herbacˇe
D'autres techniques traditionnelles chez les entomologistes ont ˇgalement ˇtˇ employˇes, comme la collecte des insectes vivant sur la vˇgˇtation herbacˇe l'aide d'un filet spˇcial, le filet fauchoir. En exer¨ant un mouvement de balayage, cet outil permet de faire tomber les insectes phytophages dans la poche rˇceptrice sans endommager la vˇgˇtation.
Le filet fauchoir, instrument de prospection de la
strate herbacˇe
Le battage de la
vˇgˇtation ligneuse
L'utilisation d'une sorte de parapluie inversˇ (la nappe montˇe ou "parapluie japonais") permet de recueillir les insectes qui se tiennent sur les branches des arbres et arbustes. La nappe est placˇe sous la branche que l'on souhaite explorˇ, puis cette branche est frappˇe d'un coup sec au moyen d'un b‰ton. Les insectes se laissent choir sur la nappe et peuvent tre facilement prˇlevˇs au moyen d'un aspirateur entomologique. Cette technique est efficace pour recueillir les esp¸ces saproxylophages associˇes au bois mort, les esp¸ces phyllophages qui se nourrissent du feuillage des arbres, les esp¸ces prˇdatrices qui frˇquentent la vˇgˇtation la recherche de leurs proies. De plus, beaucoup d'esp¸ces de la strate herbacˇe, non liˇes aux arbres, frˇquentent la canopˇe en ˇtˇ lorsque la strate herbacˇe est grillˇe par la chaleur et le sˇcheresse. Ce comportement est motivˇ par la nˇcessitˇ de trouver de l'ombre et de la fra”cheur. Le battage constitue donc certaines pˇriodes une technique complˇmentaire au fauchage.
Prospection la "nappe montˇe" des
euphorbes arborescentes sur les glacis du Palais Princier,
la recherche du charan¨on Dichromacalles rolletii
L'ˇchantillonnage de
la faune de la liti¸re
Qu'est-ce que cette "liti¸re" qu'il est important d'ˇchantillonner ? Il s'agit de l'accumulation de feuilles mortes, de branchettes et de dˇbris vˇgˇtaux divers qui s'amassent au pied des arbres et des arbustes. Cette liti¸re est le si¸ge d'une activitˇ biologique importante, puisque de nombreux microorganismes et invertˇbrˇs se localisent dans ce milieu et sont impliquˇs dans la fragmentation, la dˇgradation et la transformation naturelle de ces dˇbris vˇgˇtaux en humus.
Quelques exemples
d'invertˇbrˇs associˇs la liti¸re et la couche superficielle du sol
Pour ˇchantillonner ces invertˇbrˇs "dˇcomposeurs" vivant ce milieu tr¸s particulier, et les Colˇopt¸res qui sont aussi associˇs ce biotope, il est nˇcessaire d'utiliser un tamis spˇcial, le tamis Winkler. Cet outil permet de traiter les accumulations de dˇbris vˇgˇtaux en sˇparant les fragments grossiers des particules fines. Ces derni¸res tombent dans la poche rˇceptrice en mme temps que les petits insectes. De retour au laboratoire cette masse de dˇbris est placˇe sur un appareil de Berlese, qui permet d'extraire automatiquement la microfaune par dessiccation. Les petits animaux traversent la grille et tombent dans le flacon rˇcepteur placˇ sous l'entonnoir et garni d'un liquide conservateur.
Prˇl¸vement de la "liti¸re"
Le tamis Winkler et l'appareil de Berlese
L'ˇchantillonnage de
la faune souterraine
Les terrains calcaires karstiques de la Principautˇ prˇsentent un rˇseau de diaclases, de fissures et de cavitˇs souterraines, certainement peuplˇ d'une riche faune d'insectes troglobies. L'intˇrt biologique de cette faune, encore insuffisamment connue, est d'tre en grande partie composˇe d'insectes rˇpartition limitˇe, voire endˇmiques (qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde). Il est prˇvu d'effectuer une prospection de toutes les cavitˇs accessibles. Pour le moment, seules la grotte de lÕObservatoire et les galeries artificielles du Rocher ont fait l'objet de prospections. La chasse vue ˇtant peu adaptˇe l'ˇchantillonnage de la faune cavernicole discr¸te et furtive, nous avons surtout utilisˇ la technique du pi¸ge "pitfall" avec liquide attractif, qui permet de capturer les animaux circulant la surface du sol.
Les galeries situˇes sous
les glacis du Palais Princier
Pi¸ge terrestre Barber utilisˇ pour l'ˇchantillonnage
des insectes cavernicoles
L'ˇchantillonnage de
la faune du sol: le lavage de terre
Cette technique a ˇtˇ inventˇe voici tr¸s exactement un si¸cle par le Dr Normand (1911a, 1911b). Elle est actuellement toujours utilisˇe en raison de sa simplicitˇ et de son co˛t nˇgligeable. Apr¸s avoir dˇgagˇ les premiers centim¸tres d'humus superficiel dont la faune peut-tre rˇcupˇrˇe plus aisˇment par simple tamisage, le sol est prˇlevˇ la bche jusqu' une profondeur d'une cinquantaine de cm, puis plongˇ par petites quantitˇs dans un grand seau (ou bassine) rempli d'eau et longuement remuˇ l'aide d'un b‰ton. Apr¸s quelques minutes de dˇcantation, les particules lˇg¸res (fragments vˇgˇtaux, invertˇbrˇs divers) surnagent la surface de l'eau. Il suffit de prˇlever cette fraction flottante l'aide d'une passoire, de l'essorer puis de la placer sur un appareil de Berlese identique celui utilisˇ pour l'extraction de la faune de la liti¸re. Lors de la dessiccation du matˇriel les insectes descendent progressivement, traversent le grillage et tombent dans le bocal rˇcepteur. Gr‰ce au concours des jardiniers du Palais Princier qui nous ont alimentˇ en eau, nous avons pu tester cette mˇthode sur les glacis du Palais.
La liste dÕesp¸ces arrtˇe fin
janvier 2011 comprend 330 taxons de Colˇopt¸res (sans compter une dizaine de
taxons dÕAleocharinae, staphylins dÕidentification tr¸s dˇlicate) et 101 taxons
dÕHˇtˇropt¸res. Il sÕagit donc dÕune faune tr¸s riche compte tenu de lÕexiguitˇ
des biotopes ˇtudiˇs, bien plus riche que prˇvu au lancement du projet. Les
derniers prˇl¸vements ont dÕailleurs montrˇ que malgrˇ trois ans de
prospections intensives il ˇtait possible dÕenrichir encore lÕinventaire de
fa¨on significative, il est donc certain que de nouvelles recherches
aboutiraient une liste bien plus longue. La liste de ces esp¸ces figure la fin de ce rapport.
Les deux milieux les plus riches sont les Glacis du Palais Princier et la
Source Marie, qui arrivent pratiquement ˇgalitˇ avec respectivement 210 et 184
esp¸ces, tous groupes confondus et toutes mˇthodes de prˇl¸vement confondues
(hors pi¸ge lumineux UV puisquÕil nÕa ˇtˇ employˇ que sur les glacis). Ces
chiffres soulignent l'intˇrt considˇrable des Glacis du Palais, qui
constituent la plus riche des 4 stations ˇtudiˇes. Porte Neuve nÕatteint pas la
moitiˇ du nombre d'esp¸ces, avec seulement 81 esp¸ces. Ste Dˇvote est de loin
le milieu le plus pauvre avec 29 esp¸ces. Le nombre dÕesp¸ces capturˇes sur les
Glacis lÕaide du pi¸ge lumineux UV uniquement est de 184. Ce chiffre ˇlevˇ
montre lÕefficacitˇ de cette mˇthode de prˇl¸vement et le nombre total
dÕesp¸ces trouvˇes sur ces Glacis atteint 342, ce qui est tout fait
remarquable pour une superficie aussi faible, mais il faut remarquer que le
pouvoir dÕattraction de la lumi¸re UV exc¸de certainement le pˇrim¸tre des
Glacis.
Ces chiffres sont probablement relier un certain degrˇ de
"naturalitˇ des stations": les Glacis constituent la station la moins
perturbˇe par l'homme, assez proche de ce qu'elle devait tre avant
l'urbanisation de la rˇgion, alors que le vallon de Sainte Dˇvote est aujourd'hui
presque compl¸tement artificialisˇ. Les stations richesse spˇcifique
intermˇdiaire sont ˇgalement celles dont le niveau d'artificialisation est
intermˇdiaire (Source Marie, Porte Neuve), et qui prˇsentent une mosa•que de
vˇgˇtation autochthone et de jardins d'agrˇment cultivˇs.
Nombre d'esp¸ces d'Arthropodes
et pourcentages dans les quatre secteurs ˇtudiˇs
(toutes mˇthodes dÕˇchantillonnage confondues):
1 Glacis du Palais, 2 Source Marie, 3 Porte Neuve, 4
Sainte Dˇvote
Les Hˇtˇropt¸res
Les contributions la connaissance des Hˇmipt¸res Hˇtˇropt¸res du sud de
la France sont assez rares; Azam (1893) et Ramade (1960, 1963, 1965, 1970) ont
ˇtabli plusieurs listes de capture concernant la Provence en particulier pour
les dˇpartements des Bouches-du-Rh™ne, du Var, du Vaucluse et des Alpes de
Haute-Provence. Dans les annˇes 1940 M. Blanc avait ˇtabli une liste
dactylographiˇe des Hˇtˇropt¸res des Bouches du Rh™ne qui sera par la suite
publiˇ en 1969 ; Coffin et Matocq (2004) ont ˇgalement participˇ ce rˇcolement
pour les Mirides du Vaucluse.
Mais notre connaissance cÕest la premi¸re fois quÕune liste
systˇmatique de la faune des Hˇtˇropt¸res de la Principautˇ de Monaco est ˇtablie
; toutefois on trouve quelques rares citations dÕesp¸ces dÕHˇtˇropt¸res de la
Principautˇ dans les divers volumes consacrˇs aux Hˇtˇropt¸res de la Faune de France de Pˇricart, cÕest le
cas par exemple de :
- Taphropeltus nervosus (Lygaeidae)
- Sphedanolestes sanguineus (Reduviidae)
La liste prˇsentˇe en annexe signale 98 esp¸ces appartenant 69 genres
et 14 familles. Ė titre de comparaison la France compte 41 familles dÕHˇtˇropt¸res
rˇunissant environ 3350 esp¸ces (Martinez et Gauvrit, 1997).
La plupart des esp¸ces rencontrˇes sont des phytophages, on trouve
ˇgalement des prˇdateurs (Anthocoridae, Reduvidae et Nabidae). Aucune esp¸ce
dÕHˇtˇropt¸res aquatiques ou sub-aquatiques nÕa ˇtˇ jusquÕ prˇsent collectˇs,
ce qui nÕest pas le cas pour les Colˇopt¸res comme on le verra ci-dessous.
La plupart des esp¸ces collectˇes Monaco sont communes partout,
toutefois quelques esp¸ces sont circonscrites la rˇgion mˇditerranˇenne,
cÕest le cas des esp¸ces suivantes:
Aradidae Aradus
flavicornis
Miridae Closterotomus trivialis (surtout sur
l'olivier)
Deraeocoris punctum
Coreidae Gonocerus insidiator
Reduviidae Sphedanolestes sanguineus
Anthocoridae Cardiastethus nazarenus
Lygaeidae Scolopostethus cognatus
Hyalochilus ovatulus
Geocoris lineola
Taphropeltus nervosus
Spilostethus pandurus
Orsillus maculatus
Plinthisus longicollis
Ischnocoris flavipes
Nysius immunis
Berytidae Apoplymus pectoralis (surtout sur
cistes)
LÕaradide Aradus flavicornis est une esp¸ce notable car sa biologie et sa rˇpartition gˇographique
sont encore mal connues. CÕest une esp¸ce qui nÕest quasiment jamais rencontrˇe
dans le milieu naturel mais qui est rˇguli¸rement ˇchantillonnˇe la lumi¸re
UV sur le littoral mˇditerranˇen. Comme cÕest le cas pour les autres
reprˇsentants de la famille des Aradidae, il sÕagit certainement dÕune esp¸ce
corticole associˇe aux ˇcorces dˇhiscentes des arbres morts ou dˇpˇrissants.
Dˇcrit de
Sierra Leone Aradus flavicornis poss¸de une large distribution
afrotropicale et atteint le pourtour du bassin mˇditˇranˇen ;
Aradus
flavicornis des glacis du
Palais Princier (lumi¸re UV)
Pare ailleurs il faut
souligner la dˇcouverte intˇressante dÕun nombre significatif dÕesp¸ces jamais
signalˇes de Monaco ni de France. Il sÕagit de reprˇsentants de la famille des
Miridae, qui sont donc tous les cinq nouveaux pour la faune franco-monˇgasque.
La dˇcouverte de ces cinq esp¸ces nouvelles dans la mme localitˇ n'est pas un
ˇvˇnement courant, d'autant plus que la rˇgion mˇditerranˇenne a ˇtˇ assez
rˇguli¸rement prospectˇe par les entomologistes.
Il est noter que ces cinq esp¸ces nÕont ˇtˇ ˇchantillonnˇes quÕau moyen
du pi¸ge lumineux UV placˇ au Palais Princier, et qu'elles n'ont jamais ˇtˇ
dˇtectˇes vue malgrˇ des prospections intensives et rˇguli¸res sur les
glacis, quelques m¸tres de la position du pi¸ge. Ces cinq esp¸ces sont les
suivantes :
●Salicarus pusillus (Reuter, 1878): petit miride noir (1,5mm) signalˇ
jusquÕ prˇsent que du sud de lÕItalie et de Sicile. Les donnˇes de la
littˇrature n'apportent pas beaucoup d'informations sur la biologie de cet
insecte mais la plupart des reprˇsentants du genre Salicarus semblent avoir ˇtˇ capturˇs au battage de chnes.
●Orthotylus caprai Wagner, 1955: miride vert (3/3,5 mm) dˇcrit
et connu uniquement de Sardaigne. Carapezza (1997) le signale de Tunisie sur
les cypr¸s (Cupressus).
●Pinalitus conspurcatus (Reuter, 1875): petit miride jaun‰tre
(2,5mm) signalˇ principalement du pourtour de la Mˇditerranˇe. Les auteurs le
signale sur une grande variˇtˇ de plantes h™tes: Zizyphus, Tamarix, Ceratonia, Rhus, Mimosa ; il s'agit
incontestablement d'une esp¸ce tr¸s polyphage.
●Orthotylus
(Parapachylops) junipericola regularis Linnavuori, 1965 : petits miride vert (2/3 mm) connu jusquÕ
prˇsent uniquement de Tunisie. Signalˇ par Carapezza (1997) sur Juniperus, comme l'esp¸ce suivante.
●Orthotylus
(Parapachylops) junipericola balcanicus Josifov, 1974: petits miride vert connu jusquÕ prˇsent uniquement de
Bulgarie, vivrait ˇgalement sur Juniperus.
Enfin deux esp¸ces invasives ont ˇtˇ dˇcouvertes. Il sÕagit tout dÕabord
de Belonochilus numedius Say, 1831 (Lygaeidae)
originaire dÕAmˇrique du Nord vivant sur les platanes. Signalˇe rˇcemment
d'Europe, des dˇpartements de Corse et de lÕHˇrault (Matocq, 2008), cette
capture la lumi¸re UV de quatre nouveaux spˇcimens dans la Principautˇ semble
confirmer lÕimplantation de cette esp¸ce dans notre rˇgion et son inscription
dˇfinitive l'inventaire de la faune franco-monˇgasque.
Leptoglossus
occidentalis
photo H.-P. Aberlenc
(ˇchelle : 1 cm)
La seconde esp¸ce invasive, Leptoglossus occidentalis Heidemann, 1910, est maintenant
largement rˇpandue dans notre pays et ne peut passer inaper¨ue en raison de sa
grande taille (qui en fait lÕune des plus grosses esp¸ces de la faune des
Hˇtˇropt¸res franco-monˇgasque) et des expansions foliacˇes portˇes par les
tibias postˇrieurs. Cette esp¸ce originaire
des Etats-Unis a littˇralement explosˇ en France au cours des six derni¸res
annˇes (Dusoulier et al., 2007), elle est actuellement prˇsente dans toute la
France et donc ˇgalement en Principautˇ de Monaco. Leptoglossus occidentalis
se nourrit des graines et des ßeurs de diverses esp¸ces de conif¸res (Dusoulier
et al., op.cit.), en Basse Provence et dans la Principautˇ elle est
certainement associˇe au Pin dÕAlep Pinus halepensis. Elle ne para”t pas
causer de dˇg‰ts significatifs lÕheure actuelle mais il convient dÕtre
vigilant:
Son impact sur la reproduction des conif¸res
pourrait tre important. Les forestiers devront tre vigilants quant son
impact sur la rˇgˇnˇration naturelle. Il pourrait ˇgalement tre dommageable
aux producteurs de semences de conif¸res. Une surveillance par les rˇseaux
dÕentomologistes permettra de suivre le dˇplacement biogˇographique
irrˇmˇdiable de ce ravageur, annˇe apr¸s annˇe, au mme titre par exemple que
le Doryphore amˇricain Leptinotarsa decemlineata (Say, 1824) ou la Coccinelle
asiatique Harmonia axyridis (Pallas, 1773).
(Dusoulier et al., 2007)
On peut approximativement rˇpartir les esp¸ces de Colˇopt¸res
inventoriˇes dans la Principautˇ de Monaco en 4 catˇgories:
1/ les esp¸ces ubiquistes communes partout, au moins en rˇgion
mˇditerranˇenne mais le plus souvent aussi ailleurs en Europe, et dont nous ne
parlerons pas ici par souci de concision,
2/ les esp¸ces strictement mˇditerranˇennes, tr¸s localisˇes au niveau
europˇen et souvent tr¸s localisˇes sur la c™te mˇditerranˇenne, mais dont la
prˇsence sur la Principautˇ de Monaco cadre avec leur rˇpartition gˇnˇrale et
avec leurs exigences ˇcologiques,
3/ les esp¸ces remarquables, soit nouvelles pour la Science, soit
nouvelles pour la faune franco-monˇgasque (la Principautˇ de Monaco se trouve
donc en dehors de l'aire de rˇpartition "classique" de ces esp¸ces),
soit connues d'un nombre tr¸s faible d'exemplaires, soit extrmement rares
partout,
4/ les esp¸ces invasives, apparues plus ou moins rˇcemment en Europe, par
apport volontaire ou involontaire, et susceptibles parfois de pulluler, qui
peuvent ˇventuellement entrer en conflit avec les esp¸ces indig¸nes.
Seules les trois derni¸res catˇgories seront prˇsentˇes ici. La
conservation des esp¸ces des catˇgories 2 et 3 constitue un enjeu important
pour le Gouvernement de la Principautˇ puisque il s'agit d'endˇmiques qui
n'existent nulle part ailleurs dans le monde ou d'esp¸ces pour lesquelles la
Principautˇ reprˇsente une des rares localitˇs connues.
Esp¸ces mˇditerranˇennes tr¸s localisˇes
Beaucoup d'esp¸ces prˇsentent un intˇrt en raison de leur distribution tr¸s mˇditerranˇenne, de leur rˇpartition limitˇe ou de leur raretˇ. C'est le cas de Penichroa fasciata, rare longicorne xylophage qui est souvent associˇ au bois mort de caroubier Ceratonia siliqua (nous l'avons d'ailleurs obtenus de pi¸ges interception placˇs sur cette essence le long de la Rampe Major), et de trois esp¸ces exclusivement trouvˇes dans la liti¸re, l'humus, les couches superficielles du sol: les charan¨ons Meira stierlini et Echinodera peragalloi, et le Colydiidae Langelandia reitteri, tous trois strictement limitˇs au littoral mˇditerranˇen. Bien d'autres esp¸ces entrent dans cette catˇgorie:
Metadromius myrmidon (Fairmaire 1859)
Ce petit carabique extrmement rare nÕest connu que de quelques localitˇs fran¨aises, et en gˇnˇral par tr¸s peu dÕexemplaires. Dˇj trouvˇ par Ponel (1988) Hy¸res dans le dˇpartement du Var:
Pour cette esp¸ce fort rare, les localitˇs
apparemment les plus rˇcentes sont fournies par Thˇrond (1975) : environs de
Beauvoisin, sur Quercus pubescens Willd.,
en mai ; entre Bellegarde et Saint Gilles, sous des feuilles mortes de Cistus
albidus L., en hiver (ces deux localitˇs
dans le dˇpartement du Gard). A l'est du Rh™ne il ne semble pas, ma
connaissance, que soient connues d'autres captures que celles rapportˇes par
Jeannel (1941-1942) puis par Caillol (1954) : le Beausset, trois sujets (de
Boissy); montagne du Lubˇron, un sujet (Fagniez).
Personnellement, j'ai obtenu Hy¸res au
pi¸ge lumineux deux exemplaires de ce Lˇbiide, les 13 et 27-VI-1986. Toutefois,
devant le manque de donnˇes concernant cette esp¸ce, je crois utile de
complˇter sa chorologie et sa biologie en signalant que j'ai pu recueillir de
nombreux Metadromius le 27-XI1-1983
puis le 22-III-1984, 7 km l'est d'Hy¸res, au lieu-dit : "les
Jassons". Les Insectes se trouvaient l au pied de vieux Cistus
monspeliensis L. isolˇs, en bordure d'un champ de vignes abandonnˇ, sur substrat
sablonneux, dans l'ˇpaisse couche de feuilles mortes partiellement dˇcomposˇes
et agglomˇrˇes par les moisissures. Les dates de capture permettent de penser
que Metadromius myrmidon est prˇsent
au moins tout l'hiver dans ce biotope particulier.
Metadromius
myrmidon
des Pyrˇnˇes-Orientales
Nous avons plus rˇcemment trouvˇ plusieurs spˇcimens de cette esp¸ce dans le massif des Alb¸res, dans les Pyrˇnˇes-Orientales, dans des conditions identiques, ce qui sugg¸re que la liti¸re de cistes constitue bien l'habitat favori du Metadromius.
Xanthochroina auberti (Abeille de Perrin 1876)
Il s'agit d'un Oedˇmeride crˇpusculaire tr¸s rarement observˇ. Son habitat normal est constituˇ par les vieux troncs de Pinus halepensis Mill. (Caillol, 1914) d'o¯ il ne sort qu' la tombˇe de la nuit. Il s'agit probablement d'une esp¸ce prˇdatrice de xylophages mais sa biologie demeure largement mˇconnue. Cette esp¸ce a dˇj ˇtˇ trouvˇe la lumi¸re UV dans le Var (Ponel, 1988), puis par battage de pin d'Alep sur l'”le de Porquerolles (donnˇes non publiˇes).
Xanthochoina
auberti
Echinodera peragalloi (Chevrolat 1863)
Ce charan¨on saproxylophage associˇ la liti¸re et aux accumulations
de dˇbris vˇgˇtaux divers est relativement abondant dans beaucoup de localitˇs
du littoral mˇditerranˇen. Il s'agit toutefois d'une esp¸ce dont la rˇpartition
mondiale est limitˇe, ce titre il s'agit d'une esp¸ce notable, qui doit tre
prise en compte parmi les ˇlˇments "patrimoniaux" de la faune de la
Principautˇ.
Echinodera
peragalloi (Curculionidae)
et sa distribution (d'apr¸s www.curci.de)
Carphoborus perrisi (Chapuis 1869)
Tout petit scolyte rˇpartition mˇditerranˇenne associˇ aux rameaux
morts et dˇpˇrissants de lentisques Pistacia
lentiscus. La prˇsence de cette esp¸ce sur la c™te mˇditerranˇenne
fran¨aise est connue (Balachowsky, 1949) mais l'insecte para”t tr¸s rare. Nous
en avons pris deux exemplaires, l'un par battage et l'autre la lumi¸re UV sur
les glacis du Palais.
Carphoborus perrisi des glacis du Palais Princier (lumi¸re UV)
Brachypterus labiatus Erichson 1845
Il s'agit certainement de l'une des esp¸ces les plus remarquables dˇcouvertes dans la Principautˇ de Monaco l'occasion des recherches menˇes dans le cadre MONACOBIODIV. Cette esp¸ce a d'ailleurs fait l'objet d'un Communiquˇ de Presse (voir annexes).
D¸s les premi¸res campagnes de prospection, et en particulier lors de la premi¸re visite du 23 avril 2008, de nombreux exemplaires de ce petit Colˇopt¸re associˇ aux orties ont ˇtˇ dˇcouverts en Principautˇ. Il s'agit d'une dˇcouverte rˇellement inattendue car l'esp¸ce prˇsente une distribution ouest-mˇditerranˇenne et macaronˇsienne: Mad¸re, Tunisie, Algˇrie, Maroc, Lybie, Espagne, Gibraltar, sud du Portugal, Balˇares, Corse et Sardaigne. Il existe une capture fran¨aise tr¸s ancienne dans le Gard, au Grau-du-Roi (Thˇrond, 1975-1976), qu'il serait intˇressant de contr™ler car une confusion avec des spˇcimens immatures d'une autre esp¸ce de Brachypterus ne peut pas tre ˇcartˇe. L'esp¸ce est commune dans les localitˇs c™ti¸res de Corse, et en Sardaigne entre Cagliari et Alghero. Il n'existe pour l'instant aucune donnˇe pour l'Italie continentale ni pour la Sicile (Audisio, 1993). Par ailleurs, Audisio (comm. pers.) confirme qu'aucune capture n'est connue sur la c™te italienne de Ligurie.
Brachypterus
labiatus de la Principautˇ de
Monaco
Ė ce jour, nous l'avons dˇtectˇe en assez grand nombre dans presque toutes nos stations: la "Source Marie", dans le vallon de Sainte Dˇvote et sur les glacis du Palais Princier. Il serait intˇressant de prˇciser sa distribution sur le territoire de la Principautˇ mais aussi dans les rˇgions fran¨aises et italiennes proches. Sur le glacis Est, l'adulte pullule sur les fleurs d'Urtica membranacea Poir., esp¸ce d'Ortie localisˇe en France au pourtour mˇditerranˇen et quelques localitˇs du Finist¸re. Lorsque ces Orties sont fanˇes, il subsiste quelque temps sur les Pariˇtaires, o¯ il entre en compˇtition avec Brachypterus glaber Newman, esp¸ce beaucoup plus rˇpandue. L'esp¸ce semble pouvoir hiverner l'ˇtat adulte, car un exemplaire (‰gˇ car quelque peu mutilˇ) a ˇtˇ recueilli au tamisage en novembre 2010.
Cette dˇcouverte est intˇressante plusieurs titres: d'une part elle est importante sur le plan biogˇographique, mais aussi elle montre que les milieux tr¸s rudˇralisˇs (c'est dire les milieux laissˇs en friche par lÕhomme : talus, bords de routes, fossˇs, dˇcombres...) ne sont pas pour autant dˇpourvus d'intˇrt biologique, et particuli¸rement entomologique. Cette dˇcouverte doit conduire un rˇexamen des pratiques de nettoyage et de fauchage, de mani¸re mieux prˇserver la diversitˇ en insectes phytophages associˇs des vˇgˇtaux qui sont traditionnellement considˇrˇ comme des "mauvaises herbes" lors des opˇrations dÕentretien menˇes notamment lÕoccasion des grandes manifestations telles que le Grand Prix automobile.
Ce charan¨on rˇpartition tr¸s limitˇe est associˇ l'euphorbe arborescente Euphorbia dendroides, plante spectaculaire localisˇe en France aux rochers littoraux de la c™te mˇditerranˇenne. Il est connu des environs de Nice, mais aussi de Sicile et de Gr¸ce. Ė Nice il para”t encore assez frˇquent au Mont Boron, ainsi que sur la c™te Ouest du Cap Martin (qui fait partie de la zone Natura 2000 "Corniches de la Riviera") ; il a aussi ˇtˇ rencontrˇ sur la commune de Beaulieu-sur-Mer (la "Petite Afrique").
Distribution de Dichromacalles
rolletii (Curculionidae)
Il est rechercher dans les peuplements d'euphorbes ‰gˇes comportant des branches mortes ou dˇpˇrissantes. Il doit pouvoir tre observˇ en battant les plantes au printemps mais aussi en tamisant la liti¸re de feuilles mortes au pied des euphorbes en automne et en hiver. Nous l'avons d'ailleurs trouvˇ dans ces conditions Beaulieu-sur-Mer
En revanche sa prˇsence dans la Principautˇ, bien qu'attendue, a ˇtˇ dˇmontrˇe rˇcemment dans le cadre du programme Monacobiodiv puisqu'un exemplaire a ˇtˇ ˇchantillonnˇ le 22 septembre 2009 sur les glacis du Palais Princier. Cet exemplaire a ˇtˇ trouvˇ sur lÕunique spˇcimen dˇpˇrissant dÕEuphorbe arborescente Euphorbia dendroides (voir photo ci-dessous) rencontrˇ sur le Rocher. Un second spˇcimen a ˇtˇ dˇcouvert en automne 2010 dans la mme station et dans les mmes conditions, ce qui confirme que l'esp¸ce est bien ˇtablie sur les glacis du Palais.
La prˇsence de Dichromacalles rolletii sur le Rocher est remarquable. En effet il sÕagit dÕune esp¸ce apt¸re, peu mobile, infˇodˇe une plante relativement rare. Le peuplement du Rocher ˇtant isolˇ depuis au moins un si¸cle par la progression de lÕurbanisation et du rˇseau routier, la persistance de cet insecte montre que son habitat est restˇ intact, et surtout quÕil y a eu une continuitˇ de la prˇsence de spˇcimens dˇpˇrissants dÕeuphorbes. En effet les euphorbes en bonne santˇ ne sont pas colonisˇes, les euphorbes "utiles" pour l'insecte sont celles dont les rameaux sont encore souples mais rouge‰tres. LÕimportance dÕune gestion attentive des populations dÕeuphorbes est fondamentale, il est primordial dÕˇviter dÕˇliminer les spˇcimens en mauvais ˇtat qui sont les seuls permettre le dˇveloppement du charan¨on, dont la survie sur le Rocher demeure prˇcaire en raison du nombre limitˇ de pieds d'Euphorbia dendroides et de l'isolement de la station qui bloque toute recolonisation depuis les grosses populations fran¨aises d'euphorbes. Il faut toutefois prˇciser que beaucoup de populations d'euphorbes poussant dans des lieux peu accessibles (en particulier sur les falaises) n'ont pas pu tre visitˇes pour des raisons de sˇcuritˇ, il est donc tr¸s vraisemblable que le Dichromacalles puisse vivre en Principautˇ ailleurs que sur le Rocher.
Ė gauche, le Rocher tel
qu'il ˇtait dans les annˇes 1890, droite dans son ˇtat actuel. Les
populations d'insectes peu mobiles (ex: Dichromacalles
rolletii) sont donc isolˇes depuis plus d'un si¸cle par une route et des
constructions.
Le glacis Nord appara”t
presque compl¸tement dˇnudˇ la fin du XIX si¸cle par rapport son ˇtat
actuel
Vu sa rˇpartition tr¸s limitˇe et sa biologie, la prˇsence de ce charan¨on en Principautˇ en fait l'une des esp¸ces d'insectes les plus remarquables, voire emblˇmatique de ce petit territoire qui, bien quÕurbanisˇ dans une proportion importante, poss¸de encore une diversitˇ entomologique exceptionnelle.
Dichromacalles
rolletii du
Palais Princier
Euphorbia dendroides, plante h™te de Dichromacalles
rolletii
Individu sain non parasitˇ ( g.), individu
dˇpˇrissant photographiˇ sur le glacis du Palais Princier ( dr.)
Pseudodryophilus
paradoxus (Rosenhauer 1856)
La capture au pi¸ge interception d'un spˇcimen de Pseudodryophilus paradoxus en 2008 sur les Glacis du Palais Princier, puis d'un second au pi¸ge lumineux en 2010 dans la mme zone est remarquable puisque cette esp¸ce n'ˇtait connue de France que par le type trouvˇ Saint Rapha‘l (Var), qui a servi la description de Dryophilus raphaelensis Mulsant et Rey 1861. Voici ce qu'en dit Laclos (2008) dans sa rˇcente rˇvision des Anobiides fran¨ais :
Citˇ en France mˇridionale par Mulsant &
Rey (1864) sous le nom de Dryophilus raphaelensis et par Espa–ol (1992). Bien que le locus typicus soit Saint-Rapha‘l (Var), nous nÕavons
trouvˇ aucune trace de cette esp¸ce parmi les nombreuses Vrillettes fran¨aises
que nous avons contr™lˇes. LÕesp¸ce semble rare partout mais il est hors de
doute quÕelle appartienne la faune de France.
Pseudodryophilus
paradoxus, des
glacis du Palais Princier
Selon Espa–ol (1992), Pseudodryophilus paradoxus est connu de Mˇditerranˇe occidentale: France mˇridionale, Andalousie, Maroc. La dˇcouverte de cette esp¸ce rarissime dans la Principautˇ de Monaco constitue un ˇvˇnement, et doit susciter une rˇflexion en mati¸re de gestion des espaces naturels dans la Principautˇ puisque cet insecte (dont la biologie exacte est pour le moment inconnue selon les sources dont nous disposons) est tr¸s probablement xylophage, comme les autres reprˇsentants de la famille des Anobiides. La conservation des bois morts, particuli¸rement sur pied, est donc une recommandation prioritaire pour protˇger l'esp¸ce, et il faut donc se garder de mener des opˇrations de nettoyage abusives sur les glacis ( l'exception de la destruction des plantes introduites envahissantes).
Les Charan¨ons
endogˇs et anophtalmes de la Principautˇ
Une ˇtude antˇrieure (Giordan & Raffaldi, 1999) envisageait la prˇsence sur le territoire de la Principautˇ de cavernicoles connus du massif du Mont Agel.
En examinant des matˇriaux indˇterminˇs rˇcoltˇs dans les annˇes 60 par Marc Curti, un entomologiste amateur chevronnˇ demeurant Beausoleil, G. Alziar et J.-M. Lemaire viennent dÕidentifier une esp¸ce nouvelle de charan¨on troglobie et anophtalme (sans trace dÕyeux), Troglorhythmus curtii Alziar & Lemaire, 2010, localisˇe sur le versant sud du Mont Agel, et dont un exemplaire a ˇtˇ pris dans une entrˇe naturelle basse de la grotte de lÕObservatoire le 1/09/1966.
Troglorhythmus
curtii,
grotte de lÕObservatoire, 1/09/1966, M. Curti leg.
Malheureusement, cette entrˇe a ˇtˇ bˇtonnˇe lors du percement du tunnel routier reliant la Principautˇ la moyenne corniche, et les piˇgeages rˇalisˇs dans la grotte nÕont donnˇ aucun rˇsultat : il semble bien que les amˇnagements touristiques en aient fait dispara”tre toute forme de vie cavernicole. Au demeurant, lÕesp¸ce Troglorhythmus curtii nÕa pu tre retrouvˇe ce jour dans ses autres stations en territoire fran¨ais (Peille, Beausoleil, Roquebrune Cap-Martin), dont plusieurs ont ˇtˇ dˇtruites par lÕurbanisation. Elle est donc gravement menacˇe, si elle nÕa pas compl¸tement disparuÉ
En revanche, une dˇcouverte majeure a ˇtˇ faite l'occasion des prospections menˇes dans les souterrains du Palais Princier : de nombreux cadavres dÕun charan¨on anophthalme du genre Troglorhynchus ont ˇtˇ recueillis tout au long de lÕannˇe 2010. Malgrˇ leur ˇtat plus ou moins mutilˇ, il est prˇsent certain quÕil sÕagit dÕune esp¸ce nouvelle pour la Science[1].
Ce Troglorhynchus est tr¸s voisin dÕune esp¸ce assez rˇpandue en Corse, Troglorhynchus grenieri Allard : il sÕen distingue cependant par des caract¸res biomˇtriques et par la forme de lÕorgane copulateur m‰le, que nous avons pu extraire en bon ˇtat sur de nombreux cadavres. Il se trouve quÕune autre esp¸ce du mme genre, Troglorhynchus nicaeicivis des Gozis, a ˇtˇ dˇcrite en 1895 sur un seul exemplaire trouvˇ Nice, et jamais reprise depuis. Nous avons pu examiner cet exemplaire m‰le, conservˇ au Musˇum National d'Histoire Naturelle, et en dissˇquer lÕorgane copulateur : contrairement lÕopinion admise, il sÕagit dÕune bonne esp¸ce, distincte la fois de lÕesp¸ce corse et de la nouvelle esp¸ce de Monaco. Les trois esp¸ces, auxquelles il faut ajouter deux esp¸ces affines du nord de la Sardaigne, sont caractˇrisˇes par la prˇsence dÕun Ē collier Č de soies ˇcailleuses la base de la tte. Elles dˇrivent lÕˇvidence dÕune souche commune, dont les formes continentales sont des reliques : lÕesp¸ce de Monaco, apparemment cantonnˇe au Rocher, est parvenue survivre jusquÕ nos jours sur les quelques m¸tres carrˇs du glacis est du Palais ! En tout ˇtat de cause, il sÕagit du premier endˇmique connu de la Principautˇ.
Troglorhynchus n.sp., charan¨on cavernicole trouvˇ dans les galeries
du Palais Princier
Il reste dˇcouvrir des individus vivants et en comprendre la biologie ; jusquÕici, tous nos essais pour le capturer : piˇgeage et tamisage de liti¸re en surface et dans les galeries, battage de chevelu racinaire dans les galeries, lavage de terre, notamment prˇlevˇe lors de lÕarrachage dÕAilantes, ont ˇtˇ infructueux, alors que Troglorhynchus grenieri se prend assez facilement en Corse avec ces techniques. On peut donc penser quÕil sÕagit dÕun endogˇ profond, dont tout le cycle vital se dˇroule au contact de racines dÕarbres (Oliviers ?), et dont seuls des individus dˇj morts sont entra”nˇs par les pluies dans les galeries. Des recherches plus poussˇes, faisant appel un piˇgeage enterrˇ profond, sont envisagˇes durant lÕannˇe 2011.
La galerie o¯ ont ˇtˇ
recueillis les cadavres du charan¨on cavernicole anophthalme Troglorhynchus
Il convient ˇgalement de noter que parmi les cadavres de Troglorhynchus recueillis dans la galerie, nous avons trouvˇ un arri¸re-corps dÕune autre esp¸ce de charan¨on endogˇ, Ferreria marqueti (Aubˇ, 1863) ; cette esp¸ce, rˇpandue dans la moitiˇ sud de la France et en Ligurie, est toujours tr¸s rare et le plus souvent capturˇe par exemplaires isolˇs dans des milieux plus ou moins anthropisˇs. Marc Curti (comm. pers.) nous a signalˇ quÕil en avait trouvˇ un seul exemplaire dans un jardin Beausoleil, il y a plus de cinquante ans.
Signalons enfin que lors de nos investigations dans les galeries du glacis Est, nous avons capturˇ vivants dÕautres Arthropodes vocation patrimoniale, savoir deux esp¸ces de Pseudoscorpions, petits Arachnides de quelques millim¸tres, munis de pinces comme les Scorpions mais dˇpourvus de queue venimeuse. LÕune, Acanthocreagris lucifuga (E. Simon, 1879), dˇcrite dÕune grotte du dˇpartement du Var, avait dˇj ˇtˇ citˇe des environs de Nice (Gardini, 1998) ; lÕautre est le m‰le dÕune esp¸ce italienne, Chthonius (Ephippiochthonius) concii Beier, 1953, dˇcrite sur une femelle (Mark Judson, comm. pers.).
Acanthocreagris
lucifuga,
galerie du palais princier, m‰le ( gauche) et femelle ( droite)
J.-M. Lemaire leg., M. Judson
det & phot., © MNHN-Paris
Torneuma
grouvellei Desbrochers 1889 (Curculionidae) dˇcouvert en Principautˇ
de Monaco
Ce charan¨on endogˇ, ˇgalement anophthalme, prˇsente une rˇpartition
tr¸s limitˇe dans le monde puisqu'il n'ˇtait connu en France que des environs
de Nice, et de quelques localitˇs italiennes. Sa biologie est mal connue, il
pourrait se dˇvelopper aux dˇpens des bulbes de Liliacˇes comme les Muscari, toutefois nous n'avons pas
observˇ cette plante la Source Marie, il est donc possible qu'il puisse se
dˇvelopper ˇgalement sur les parties souterraines de l'Acanthe (Acanthus mollis), qui abonde prˇcisˇment
sur ce secteur.
Il est tr¸s vraisemblable que ses mĻurs endogˇes contribuent son
extrme localisation gˇographique puisque cette esp¸ce dˇpourvue d'yeux et
d'ailes est inapte au vol et ne se dˇplace probablement pas non plus la
surface du sol. Ses capacitˇs de dispersion paraissent ainsi tr¸s limitˇes. Torneuma grouvellei est donc
incontestablement l'une des esp¸ces patrimoniales de Colˇopt¸res les plus
remarquables de la Principautˇ. L'unique station monˇgasque connue est la
Source Marie, dans la parcelle situˇe au nord de la voie rapide. Il est
possible que l'abondance locale de l'acanthe, et peut tre aussi le couvert
arborˇ qui prot¸ge le sol contre un ensoleillement excessif, aient ˇtˇ des
facteurs positifs pour la survie de l'esp¸ce, dˇsormais bien compromise par les
travaux de construction entrepris sur cette parcelle.
Torneuma grouvellei et sa distribution gˇnˇrale
Heteromeira
variegata (A. Solari et F. Solari 1903):
un charan¨on italien dˇcouvert en Principautˇ de Monaco
►Publication en cours de rˇdaction◄
Les tamisages de liti¸re effectuˇs sur les glacis du Palais Princier ont permis de dˇcouvrir une esp¸ce remarquable pour la faune de la Principautˇ, le charan¨on Heteromeira variegata (A. Solari et F. Solari, 1903) [Coleoptera Curculionidae Peritelini]. Il s'agit d'une esp¸ce nouvelle pour la faune franco-monˇgasque, qui ˇtait jusqu' prˇsent connue uniquement des c™tes italiennes de Ligurie.
Diagnose du genre Heteromeira: Ongles soudˇs leur base et subˇgaux. Ptˇrygies non sillonnˇes. Protibias dilatˇs,droits ou arrondis vers lÕinterieur sur la partie apicale de leur bord externe. Base du rostre bien dˇlimitˇe, sˇparation du rostre et du vertex en arri¸re des yeux tr¸s nette. Epistome concave. Taille relativement grande (supˇrieure 2,8 mm).
Diagnose de Heteromeira variegata: Esp¸ce de petite taille (2,8-4,2 mm) et de forme relativement ˇlancˇe pour le genre. Vestiture dorsale constituˇe de squamules terreuses sombres et claires, ces derni¸res formant une ligne mˇdiane plus ou moins marquˇe sur le pronotum et des taches irrˇguli¸res sur les ˇlytres, et de soies peu denses, courtes, inclinˇes ou couchˇes sur le pronotum, inclinˇes ou soulevˇes dans la partie humˇrale des ˇlytres et semi-ˇrigˇes sur la dˇclivitˇ postˇrieure. Rostre transverse, subparall¸le, ptˇrygies non ou peine saillantes; espace inter antennaire rˇtrˇci la base, sillonnˇ longitudinalement, front marquˇ dÕune fovˇole allongˇe. Yeux normaux, peu proˇminents. Scape antennaire assez robuste, second article du funicule peu pr¸s ˇgal aux troisi¸me et quatri¸me rˇunis, les articles 4 7 du funicule moniliformes, chacun aussi long que large; massue antennaire premier article un peu en entonnoir. Pronotum transverse, sinuˇ sur les c™tˇs, pas plus large la base quÕ la marge antˇrieure. Elytres peu allongˇs, c™tˇs subrectilignes, stries finement et densˇment ponctuˇes, interstries peu convexes. Pattes assez robustes, protibias faiblement sinuˇs sur la marge interne, droits ou peine arquˇs vers lÕintˇrieur sur la marge externe, largement arrondis lÕapex. Pˇnis subarrondi lÕapex en vue dorsale, sac interne seulement muni dÕune armature gˇnitale.
Habitat. En Italie lÕesp¸ce a ˇtˇ rencontrˇe sous Quercus, Pistacia, Olea et Ostrya. Dans la Principautˇ de Monaco nous ne lÕavons rencontrˇe que dans une seule localitˇ, dans les glacis au pied des remparts Est du Palais Princier, dans les accumulations de liti¸re et de bois mort au pied dÕune vˇgˇtation variˇe (Quercus, Olea, Ailanthus É). Un autre Peritelini, Meira stierlini, frˇquente sur les glacis du Rocher le mme milieu que Heteromeira variegata mais curieusement ces deux esp¸ces toutes deux tr¸s abondantes ne semblent pas cohabiter dans les deux principales placettes que nous avons ˇtudiˇes alors que les conditions sont apparemment fort semblables.
Rˇpartition gˇographique. Heteromeira variegata est une esp¸ce essentiellement italienne, localisˇe sur la c™te mˇditerranˇenne de Ligurie dÕo¯ elle est connue de nombreuses stations. La nouvelle localitˇ de la Principautˇ de Monaco ˇlargit considˇrablement vers lÕEst la rˇpartition de lÕesp¸ce ; elle appara”t de plus quelque peu excentrˇe par rapport aux localitˇs italiennes mais peut-tre est-ce simplement attribuer un dˇficit de prospections sur la c™te ligure. Il reste maintenant ˇtablir la prˇsence de lÕesp¸ce en France. La position enclavˇe de la Principautˇ de Monaco dans le dˇpartement des Alpes-Maritimes laisse supposer que H. variegata appartient bien aussi la faune fran¨aise. Il faudrait donc la rechercher dans les biotopes appropriˇs sur le littoral des Alpes-Maritimes entre Nice et la fronti¸re italienne. La prˇsence dans la rˇgion de cette esp¸ce rˇpartition principalement italienne nÕest pas surprenante, mais il sÕagit de la premi¸re esp¸ce du genre Heteromeira dˇcouverte en France continentale/Principautˇ de Monaco, puisque les esp¸ces dÕHeteromeira fran¨aises ne sont connues que de lÕ”le de Corse. Cette esp¸ce vient ainsi sÕajouter plusieurs esp¸ces de Peritelini nouvelles pour la science ou pour la faune fran¨aise, rˇcemment signalˇes par Pierotti (2001), Pierotti et Bello (2004), et Pierotti et Rouault (2010).
Heteromeira variegata (A. Solari et F. Solari,
1903), de la Principautˇ de Monaco.
Pˇnis de Heteromeira
variegata, apex en vue dorsale et armature du sac interne
Distribution de Heteromeira
variegata
Heteromeira variegata vient donc (si sa prˇsence en France est confirmˇe) sÕajouter aux autres esp¸ces fran¨aises incluses dans ce genre, savoir:
-Heteromeira caprasiae (Solari & Solari 1933): dÕabord dˇcrite de lÕ”le de Capraia par Solari & Solari (1933) comme sous-esp¸ce de variegata. Elle a ˇtˇ ensuite ˇtˇ signalˇe de Corse (Bastia) par Pˇricart (1963) dÕapr¸s des exemplaires des collections Ruter, Solari et Croissandeau.
-Heteromeira damryi (Tournier 1876): esp¸ce endˇmique corse stricte.
-Heteromeira latiscrobs (Desbrochers 1871): esp¸ce endˇmique corso-sarde.
Synanobium
sp., une esp¸ce ˇnigmatique d'Anobiidae nouvelle pour la science
►Publication en cours de rˇdaction◄
Il est pour le moment impossible d'identifier cet insecte, Anobiidae
associˇ au bois mort. Il est s'agit peut-tre d'une esp¸ce nouvelle pour la
science, mais on ne peut ˇcarter l'hypoth¸se d'une esp¸ce tropicale introduite.
C'est ˇvidemment un ˇlˇment remarquable pour le secteur. Il existe sur les
glacis du Palais Princier mais ˇgalement la Source Marie. Il a ˇtˇ pris au
pi¸ge interception aˇrien puis en battant des oliviers sur les glacis, et
enfin au pi¸ge lumineux toujours sur les glacis au cours de l'ˇtˇ 2010.
Synanobium sp. (Anobiidae)
Esp¸ces introduites, esp¸ces invasives
Un autre ˇlˇment important sur le
plan numˇrique (voir tableau ci-dessous) correspond aux esp¸ces importˇes
invasives. Certaines sont ˇtablies depuis longtemps dans notre pays et plus
gˇnˇralement en Europe, mais il nÕen est pas de mme pour Epuraea luteola,
Epuraea ocularis et Paraphloeostiba gayndahensis, ces trois
esp¸ces auparavant inconnues de France et importˇes accidentellement et/o¯ la
faveur de capacitˇs de dispersion exceptionnelles ont vˇritablement explosˇ
dans notre pays ce qui va certainement crˇer des situations de concurrence
vis--vis des esp¸ces de Colˇopt¸res indig¸nes partageant la mme niche
ˇcologique.
Colˇopt¸res
pouvant tre considˇrˇs comme invasifs
Epuraea ocularis
de la Source Marie
Epuraea (Haptoncus) ocularis Fairmaire 1849
C'est une esp¸ce qui occupe dans la rˇgion orientale une vaste ˇtendue comprenant, du Nord au Sud, le Japon, la Corˇe, la Chine, la Micronˇsie et la Polynˇsie (Jel’nek, 1997). Elle existe aussi en Australie (Kirejtshuk, 1992). Jel’nek (1997) signale la capture de cette esp¸ce aux ”les Canaries en 1993 et 1995. Il s'agit vraisemblablement d'une esp¸ce en voie d'expansion assez rapide. Epuraea ocularis se reconnait facilement par la prˇsence d'une saillie dentiforme situˇe juste en arri¸re des yeux (propre au sous-genre Haptoncus) associˇe une coloration tr¸s caractˇristique. Le m‰le ne prˇsente pas de caract¸res particuliers sur les tibias postˇrieurs comme c'est le cas chez l'esp¸ce suivante Epuraea luteola.
Epuraea luteola
des glacis du Palais Princier
Epuraea (Haptoncus) luteola Erichson 1843
Esp¸ce probablement originaire
des Cara•bes ou d'Amˇrique centrale qui s'est progressivement rˇpandue
dans toutes les rˇgions tropicales du globe gr‰ce au transport des
marchandises. Selon Audisio (1993) son acclimatation dans le bassin
mˇditerranˇen est cependant rˇcente: dans les annˇes 70 elle est signalˇe
d'Isra‘l, en 1988 de Sardaigne et en 1989 d'Italie pˇninsulaire. Elle semble occuper
aujourd'hui toute la rˇgion centro-mˇridionale de l'Italie ainsi que la Sicile.
Ė notre connaissance Epuraea luteola
ne semble pas avoir ˇtˇ encore explicitement signalˇe de France.
L'identification d'E. luteola au sein
du grand et difficile genre Epuraea
est assez aisˇe en raison de la prˇsence d'une saillie dentiforme situˇe juste
en arri¸re des yeux, associˇe la conformation tr¸s particuli¸re des tibias
postˇrieurs du m‰le. Par ailleurs la coloration uniformˇment testacˇe permet de
la distinguer facilement d'Epuraea
ocularis. Ces deux esp¸ces n'ont ˇtˇ signalˇes explicitement de France que
rˇcemment (Ponel et Rogˇ, 2000).
Paraphloeostiba gayndahensis (Mac Leay 1873)
Ce minuscule Staphylin
(Omaliinae) serait originaire d'Australie o¯ il est largement rˇpandu
dans les milieux forestiers. Il a ensuite ˇtˇ dˇcouvert en Nouvelle Zˇlande en
1944, puis en Europe partir de 1988, puis en Californie depuis 1995. Bien que
surtout saprophage, il a ˇtˇ signalˇ comme un bon pollinisateur de plantes
cultivˇes en Californie (Thayer, 2001).
Paraphloeostiba
gayndahensis, une esp¸ce invasive qui a "explosˇ"
dans le sud de la France au cours des 10 derni¸res annˇes, et qui abonde
Monaco sur les mati¸res vˇgˇtales en dˇcomposition
(source:
Tronquet, 2006)
Alianta mucronata (Kraatz 1858)
Cet autre petit Staphylin (Aleocharinae) est pour sa part originaire de la rˇgion indo-malaise. Il ˇtait connu de Sicile, des Balˇares et pour la France des Pyrˇnˇes-Orientales (Tronquet, 2007). Nous en avons identifiˇ un exemplaire dˇbut juillet parmi les premi¸res captures du pi¸ge lumineux du glacis. CÕest donc encore une "premi¸re" pour le littoral des Alpes du Sud.
Alianta mucronata, d'apr¸s Tronquet (2007)
D'autres esp¸ces
"exotiques" sont associˇes des plantes cultivˇes, comme les esp¸ces
de charan¨ons du genre Derelomus et le Nitidulide Meligethinus pallidulus, qui
sont associˇs aux inflorescences de diverses esp¸ces de palmier (Phoenix et
Chamaerops). Elles sont prˇsentes en Ligurie depuis de nombreuses annˇes
et ne paraissent pas causer de dˇg‰ts ces plantes ; il semble au
contraire bien ˇtabli quÕil sÕagit de symbiotes favorisant la pollinisation de
ces Palmiers, qui sont dio•ques (prˇsentant des pieds m‰les et femelles
sˇparˇs).
La prˇsence de Meligethinus
pallidulus et de Derelomus chamaeropis sur la c™tˇ mˇditerranˇenne
fran¨aise doit tre corrˇlˇe soit l'indigˇnat de leur plante h™te exclusive Chamaerops
humilis, soit l'introduction rˇcente de ce petit palmier dans un but
ornemental, et la propagation de l'insecte depuis ses zones de peuplement
naturel (Afrique du Nord, Espagne...).
Un cas un peu
diffˇrent est celui des coccinelles importˇes en France dans le cadre de la
lutte biologique, et dont plusieurs esp¸ces sont maintenant bien ˇtablies en
France et dans la Principautˇ, ce qui peut ˇgalement constituer une menace pour
les esp¸ces indig¸nes de coccinelles. Il s'agit ici de Harmonia axyridis, Cryptolaemus
montrouzieri, Novius cruentatus, Rodolia cardinalis, Rhyzobius lophantae,
Rhyzobius forestieri.
Rodolia
cardinalis
(source: http://nathistoc.bio.uci.edu)
Rhyzobius forestieri
(Mulsant 1853)
Rhyzobius forestieri est une esp¸ce originaire d'Australie introduite en France en 1986 dans des vergers de l'”le de Porquerolles (Var) (Iperti et al., 1989). Elle s'est ensuite tr¸s rapidement rˇpandue dans les dˇpartements du sud de la France puis plus rˇcemment dans la moitiˇ nord du pays (Coutanceau, 2007).
Rhyzobius
forestieri
(source: www.cebe.be)
Harmonia axyridis (Pallas 1773)
Cette esp¸ce a
ˇtˇ importˇe de Chine en 1982 par l'INRA pour la lutte biologique. Apr¸s une
pˇriode d'ˇtude en serres, elle a ˇtˇ utilisˇe partir de 1990 en rˇgion
mˇditerranˇenne sur les pucerons et les psylles dans les vergers. De 1993
1995, des essais ont ˇtˇ menˇs Paris pour combattre le Puceron du rosier,
Nice dans des serres tropicales et dans le Nord de la France sur le Puceron du
Houblon. L'intˇrt de cette esp¸ce en lutte biologique est sa fˇconditˇ ˇlevˇe,
sa voracitˇ et la possibilitˇ de l'ˇlever en milieu artificiel, son co˛t de
production moins ˇlevˇ que celui de la Coccinelle deux points Adalia
bipunctata indig¸ne.
Harmonia axyridis
et ses diverses formes chromatiques (source: www.lorologiaiomiope.com)
L'introduction a
tr¸s bien rˇussi puisquÕen peu d'annˇes les populations d'Harmonia axyridis
ont littˇralement explosˇ dans toute la France, suscitant beaucoup d'inquiˇtude
parmi les ˇco-entomologistes, en raison des risques de concurrence avec les
esp¸ces indig¸nes. Il est pour le moment impossible de prˇciser la menace que
constitue cette coccinelle pour la faune locale de la Principautˇ car nous ne
disposons pas du recul nˇcessaire. Il faut cependant admettre qu'une nouvelle
introduction de coccinelle exotique, apr¸s celle de Cryptolaemus montrouzieri,
Novius cruentatus, Rodolia cardinalis, Rhyzobius lophantae, Rhyzobius
forestieri, ne peut pas ne pas tre sans consˇquences sur les populations
d'esp¸ces locales dont la niche ˇcologique est proche. Pr¸s du quart des
esp¸ces inventoriˇes au cours de notre travail sur la Principautˇ sont ainsi
des esp¸ces exotiques volontairement introduites dans le cadre de la lutte
biologique.
Stelidota geminata (Say 1825)
Si l'apparition
dans la Principautˇ des coccinelles citˇes prˇcˇdemment ne constitue pas une
vˇritable surprise, il n'en est pas de mme pour la dˇcouverte de Stelidota
geminata, esp¸ce nord-amˇricaine signalˇe tr¸s rˇcemment de France (Callot,
2007). Selon cet auteur toutes les localitˇs fran¨aises signalˇes jusqu'
prˇsent sont situˇes en Alsace et dans la haute vallˇe du Rhin. Nous avons
toutefois la preuve que cet insecte existe aussi dans la vallˇe du Rh™ne. Il
est donc bien ˇtabli dans notre pays et donc maintenant aussi dans la
Principautˇ de Monaco. Il sera intˇressant de suivre l'ˇvolution de ses
effectifs, car il s'agit d'une esp¸ce saprophage considˇrˇe comme nuisible dans
son pays d'origine. La cohabitation avec d'autres esp¸ces saprophages
introduites, qui ont explosˇ rˇcemment en France et Monaco (Epuraea
luteola, Epuraea ocularis et Paraphloeostiba gayndahensis), sera
ˇgalement intˇressante observer car comme l'indique Callot (2007), il est
possible que le ou les nouveaux arrivants parviennent ˇradiquer les
prˇcˇdents, dans la mesure o¯ ils partagent exactement les mmes ressources.
Stelidota
geminata (source: www.entomologie-stuttgart.de)
Curelius japonicus (Reitter
1877)
Ce minuscule Colˇopt¸re ( peine plus d'1 mm) a ˇtˇ pris la lumi¸re UV en ˇtˇ 2010 sur les glacis du Palais Princier. Il est apparemment associˇ aux mati¸res organiques en dˇcomposition, comme c'est le cas pour les reprˇsentants des genres voisins de Cryptophagidae (Atomaria, Ephistemus). Connue seulement de "Eastern Asia" en 1971 (Johnson, 1971), l'esp¸ce a depuis ˇtˇ signalˇe en Europe d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et de Malte selon Lbl et Smetana (2007). Il s'agit d'une esp¸ce d'origine asiatique, nouvelle pour la faune franco-monˇgasque. Il sera intˇressant de vˇrifier la prˇsence de cette esp¸ce en France, de suivre sa progression, et ˇventuellement les consˇquences d'une compˇtition avec les esp¸ces indig¸nes partageant la mme niche ˇcologique, comme pour les autres esp¸ces de Colˇopt¸res rˇcemment introduites.
Curelius
japonicus des glacis du Palais Princier
(lumi¸re UV)
Xylotrechus
stebbingi (Gahan
1906)
Ce longicorne (Cerambycidae Clytinae)
est originaire des contreforts de lÕHimalaya (Inde du Nord, Tibet), dÕo¯ il a
ˇtˇ dˇcrit. Il est apparu en Europe (dans le Piˇmont) d¸s 1982, et sÕest
rˇpandu dans la rˇgion mˇditerranˇenne, apparemment par ses propres moyens,
partir des annˇes 90. Son statut taxinomique, dÕabord controversˇ, a ˇtˇ
clarifiˇ par Sama (2006). LÕesp¸ce est dˇsormais bien acclimatˇe en Italie
du Nord et du Centre (y compris la Sardaigne), en France mˇridionale (des
Alpes-Maritimes au Gard), en Suisse, en Gr¸ce (Cr¸te notamment) et en
Isra‘l : le Musˇum de Venise a publiˇ sur la Toile des renseignements et
une bibliographie tr¸s compl¸te sur cet insecte (http://www.msn.ve.it/index.php?pagina=progamb_view&id=4&idprog=41).
Sa larve, tr¸s polyphage, se dˇveloppe dans
le tronc et les grosses branches de toutes sortes de feuillus, notamment
Figuier, M˛rier, Saules, Robinier, Micocoulier, Noyer, Laurier-roseÉ, mais il
ne semble pas avoir commis de gros dˇg‰ts en Europe jusquÕici. CÕest un insecte
nocturne, la livrˇe discr¸te, quÕon capture surtout la lumi¸re :
plusieurs exemplaires ont ˇtˇ pris au pi¸ge lumineux sur le glacis durant le mois
de juillet 2010. Il serait intˇressant de dˇterminer quels arbres sont
actuellement infestˇs par cette esp¸ce Monaco.
Xylotrechus stebbingi des glacis du Palais Princier (lumi¸re UV)
Luperomorpha
xanthodera (Fairmaire
1888)
Esp¸ce rˇcemment introduite en France et
signalˇe par Doguet (2008) sous le nom de Luperomorpha nigripennis. Elle
a ˇtˇ signalˇe dÕItalie (Toscane) d¸s 2007 (Conti et Raspi, 2007) et identifiˇe
comme Luperomorpha xanthodera par Del Bene et Conti (2009). La taxonomie du
genre Luperomorpha a ˇtˇ aussi traitˇe rˇcemment par Dberl et Sprick
(2009). La distribution actuelle de Luperomorpha
xanthodera
en France nÕest pas bien connue, elle a ˇtˇ citˇe de Saint Malo et dÕAlsace.
CÕest une esp¸ce tr¸s polyphage potentiellement nuisible aux plantes cultivˇes,
comme le montrent Del Bene et Conti (2009). Son expansion, si elle se confirme,
pourrait avoir un impact ˇconomique sur les cultures florales, importantes sur
la c™te mˇditerranˇenne.
LÕunique exemplaire obtenu dans le cadre de cette
ˇtude a ˇtˇ capturˇ au pi¸ge lumineux UV sur les glacis du Palais. Il sÕagit
dÕun spˇcimen immature ce qui indique que lÕinsecte sÕest dˇveloppˇ sur place
et quÕil est donc fort probablement implantˇ dans la Principautˇ de Monaco.
Luperomorpha xanthodera (source :
www.flickr.com/photos/bodorjanos40/5260384876)
Insecte originaire
de Chine qui s'est rˇpandu en Europe occidentale partir de 2004 (Grande-Bretagne,
Italie, France, Pays-Bas) essentiellement dans les pˇpini¸res et jardineries.
Il peut tre trouvˇ sur les plantes achetˇes par les particuliers dans ces
ˇtablissements. Sa prˇsence peut tre ignorˇe car l'insecte ressemble beaucoup
des esp¸ces communes de Luperus (Chrysomelidae, Galerucinae) dont il se distingue aisˇment
par ses cuisses renflˇes d'insecte sauteur. Rˇgime alimentaire analogue celui
de nombreuses Altises. Les larves rongent les racines de nombreux arbustes et
plantes herbacˇes tandis que les adultes s'attaquent aux feuilles et aux
fleurs. Des dˇg‰ts ˇventuels sont surtout craindre dans les jardineries o¯
les attaques des feuilles ab”ment de fa¨on tr¸s visible les plantes. En Alsace,
la premi¸re observation d'un adulte sur un Hibiscus achetˇ chez un fleuriste date du printemps 2009 (Callot,
Strasbourg).
Source: Brua C. et Callot H. (Sociˇtˇ
Alsacienne dÕEntomologie):
Insectes exotiques observˇs en Alsace. http://www.sae.fr.
vu page: http://sites.estvideo.net/sae/spp_invasives.html (consultation
22-I-2011).
Plantes dont les
inflorescences sont consommˇes par Luperomorphus xanthodera
dans des pˇpini¸res de
Toscane, selon Del Bene et Conti (2009)
Bruchidius
siliquastri Kergoat at al. (2007)
et Acanthoscelides pallidipennis (Motschulsky 1874)
Les bruches sont
presque toutes des esp¸ces de Colˇopt¸res phytophages associˇes aux graines de
Fabacˇes, comme la fameuse bruche du pois Bruchus pisorum qui est un
grand ravageur des stocks de pois cultivˇs destinˇs la consommation humaine.
Les larves se dˇveloppent l'intˇrieur des graines qu'elles dˇtruisent
compl¸tement. Le taux de parasitisme est parfois extrmement ˇlevˇ. Ces bruches
ne s'attaquent pas uniquement aux denrˇes alimentaires entreposˇes puisqu'il
existe aussi de nombreuses esp¸ces vivant sur les plantes sauvages, presque
uniquement des Fabacˇes, et des esp¸ces associˇes des plantes cultivˇes ou
invasives. Bruchidius
siliquastri Kergoat et al. 2007 et Acanthoscelides pallidipennis
(Motschulsky 1874) appartiennent cette derni¸re catˇgorie. Ces deux esp¸ces remarquables de bruches ont ˇtˇ capturˇes au pi¸ge
lumineux UV sur le glacis du Palais Princier au cours de l'ˇtˇ 2010. Bruchidius siliquastri a ˇtˇ dˇcrite
rˇcemment (Kergoat et al., 2007), elle est associˇe l'Arbre de Judˇe Cercis
siliquastrum qui est largement cultivˇ dans nos rˇgions. Il s'agit
probablement d'une bruche accidentellement et rˇcemment importˇe depuis le pays
d'origine de l'Arbre de Judˇe, puisqu'elle n'avait jamais ˇtˇ dˇtectˇe
auparavant alors qu'il s'agit d'une esp¸ce tr¸s reconnaissable. L'hypoth¸se
proposˇe par Kergoat et al. est que cette esp¸ce a pu "sauter" d'une
esp¸ce sauvage de Cercis oriental Cercis siliquastrum, puis
ensuite se rˇpandre dans le sud de la France. Elle est pour le moment connue
d'un petit nombre de localitˇ du sud de la France.
gauche: Acanthoscelides pallidipennis, glacis du Palais Princier,
lumi¸re UV, ˇtˇ 2010
droite: Bruchidius siliquastri, d'apr¸s Kergoat et al. (2007)
Le cas dÕAcanthoscelides pallidipennis est
ˇgalement surprenant car cette esp¸ce nord-amˇricaine est associˇe une autre
Fabacˇe importˇe cette fois d'Amˇrique du Nord, Amorpha fruticosa qui
pullule localement dans les lieux humides et les bords des cours d'eau, comme
sur les bords du Rh™ne dans le sud de la France. Acanthoscelides
pallidipennis a ˇtˇ signalˇe
en Corˇe et au Japon d¸s les annˇes 70, en Bulgarie (sous le nom de Acanthoscelides tarnawskii Borowiec, 1980 - un spˇcimen de juin 1964)
puis dans beaucoup de pays d'Europe et jusqu'au Japon (Tuda, 2001). Borowiec et
Anton, dans leur liste de 1993, mentionnent sa prˇsence en France, mais sans
donner de date. Cette esp¸ce est donc bien implantˇe en Principautˇ de Monaco et en
France puisque nous (Philippe Ponel) en possˇdons effectivement un spˇcimen
trouvˇ en 1992 sur les bords du Rh™ne Mondragon, ce qui est en adˇquation
avec la biologie de l'esp¸ce. En revanche sa prˇsence en Principautˇ de Monaco
est bien difficile expliquer puisque Amorpha ne pousse certainement
pas dans ce pays, et n'est pas signalˇe du dˇpartement des Alpes-Maritimes o¯
l'esp¸ce est mentionnˇe comme " rechercher" par Carles et Thˇbault
(2010). Il est fort probable que Acanthoscelides pallidipennis ait pu
passer une autre plante-h™te de la mme famille (Fabacˇes), d'ailleurs
Kingsolver (2004) signale qu'aux Etats-Unis cette bruche parasite diverses
plantes h™tes en plus d'Amorpha fruticosa.
Araecerus
fasciculatus (DeGeer 1775)
Cet Anthribide est une esp¸ce nuisible une
grande variˇtˇ de denrˇes alimentaires entreposˇes. Elle est probablement
dÕorigine indienne mais elle est aujourdÕhui largement rˇpandue dans les
rˇgions chaudes du globe (Delobel et Tran, 1993) et dans les entrep™ts
portuaires o¯ elle peut faire de gros dˇg‰ts (Hoffmann, 1945). Dans la
Principautˇ de Monaco il faut signaler que cette esp¸ce nÕa pas ˇtˇ
ˇchantillonnˇe dans des locaux fermˇs mais dans le milieu "naturel":
nous lÕavons obtenue par pi¸ge aˇrien type bouteille dans le vallon de la
Chapelle Sainte Dˇvote, mais aussi par battage de nˇflier la Source Marie
Nord. Cette observation est rapprocher de celle de Peyerimhoff qui signale
qu' Alger Araecerus fasciculatus se dˇveloppe en plein air dans les fruits
secs du nˇflier du Japon. Nous n'avons trouvˇ aucune autre mention de la
prˇsence de cette esp¸ce en Europe hors des entrep™ts de marchandises et des
habitations. Les observations de Araecerus fasciculatus en extˇrieur
sont ˇvidemment liˇes aux conditions climatiques tr¸s favorables qui r¸gnent
dans la Principautˇ de Monaco.
Araecerus fasciculatus de
la Source Marie Nord
Le cas particulier de la Source Marie
Au cours de notre
ˇtude nous avons constatˇ avec regret que de gros travaux de construction
ˇtaient entrepris sur la station de la Source Marie Nord. De plus, la station
Source Marie Sud (au niveau du rond-point) est menacˇe car il sÕagit dÕune zone
lÕabandon, en bordure dÕun parking vˇlos et vˇlomoteurs la limite de la
fronti¸re franco-monˇgasque, qui peut tre dˇtruite pour rˇaliser une extension
du parking ou tout autre amˇnagement. Cette situation est navrante car il
sÕagissait de deux placettes entomologiquement intˇressantes comme lÕindique la
sˇlection dÕesp¸ces que nous y avons recueillies:
-Synanobium n. sp.: le cas de cette esp¸ce nouvelle a dˇj ˇtˇ ˇvoquˇ plus haut. Il
s'agit d'une esp¸ce nouvelle pour la science, mais on ne peut ˇcarter
l'hypoth¸se d'une esp¸ce tropicale introduite. C'est ˇvidemment un ˇlˇment
remarquable pour le secteur, probablement associˇ au bois mort. Il existe
ˇgalement sur les glacis du Palais Princier o¯ il a ˇtˇ pris en battant des
oliviers.
-Langelandia anophthalma, Langelandia
reitteri, Anommatus planicollis : esp¸ces de
moeurs subendogˇes, associˇes aux liti¸res de dˇbris vˇgˇtaux. Les deux esp¸ces
de Langelandia sont peu rˇpandues, et de plus L. reitteri est
tr¸s localisˇ aux c™tes du bassin occidental de la Mˇditerranˇe. Quant Anommatus
planicollis, cÕest un endˇmique de la zone littorale des Alpes maritimes
fran¨aises et italiennes.
-Meliboeus
gibbicollis: Il s'agit d'un exemple significatif d'esp¸ce peu commune
associˇe une plante banale, l'inule visqueuse (Dittrichia viscosa). La
prˇsence de cette esp¸ce illustre l'intˇrt de la Source Marie pour la
conservation de la flore "rudˇrale" et donc pour celle des insectes
phytophages associˇs. Sur ce secteur, l'inule est prˇsente aussi bien au niveau
du rond-point (Source Marie Sud) que dans la parcelle nord, au dessus de la
voie rapide. Aucune autre localitˇ n'est recensˇe dans la Principautˇ.
-Catomus
rotundicollis: Ce tˇnˇbrionide est une esp¸ce peu commune, souvent trouvˇe associˇe
aux vieux arbres. Sa prˇsence montre bien l'intˇrt de la Source Marie pour la
conservation de la faune saproxylophage. Il n'a pas ˇtˇ trouvˇ ailleurs dans la
Principautˇ.
-Cetonia aurata, Netocia morio: Ces deux esp¸ces de cˇtoines sont gˇnˇralement communes partout en
France, mais pas spˇcialement dans la Principautˇ. Elles sont particuli¸rement
abondantes la Source Marie, en raison de la prˇsence de vieux arbres qui
gˇn¸rent une ˇpaisse couche dÕhumus.
-Macrolaenes dentipes: Esp¸ce de chrysom¸le devenue rare partout sur le littoral mˇditerranˇen.
Il n'existe que tr¸s peu de donnˇes
rˇcentes pour la France. Elle para”t rechercher les lentisques. Ė la Source
Marie Sud plusieurs exemplaires ont ˇtˇ trouvˇs sur Pistacia lentiscus
au niveau du grillage qui matˇrialise la fronti¸re fran¨aise. Aucune autre
localitˇ nÕa pu tre recensˇe dans la Principautˇ.
-Cryptocephalus
mariae: Esp¸ce localisˇe, connue du sud de la France, du nord de l'Italie, d'Espagne
et d'Algˇrie. Les spˇcimens de la Source Marie prˇsentent la curieuse particularitˇ
d'appartenir tous une forme claire (sans tache noire sur les ˇlytres). Aucune
autre localitˇ recensˇe dans la Principautˇ.
-Longitarsus
codinai: Altise associˇe divers liserons (Convolvulus spp.). Comme
Meliboeus gibbicollis il s'agit
d'une esp¸ce peu commune associˇe un genre de plantes comprenant beaucoup
d'esp¸ces banales, et qui souligne ˇgalement l'intˇrt de la Source Marie pour
les plantes rudˇrales qui peuplent les espaces laissˇs l'abandon, type de
milieu devenu rare en Principautˇ.
-Psylliodes
laevifrons: Cette autre altise est une rare esp¸ce mˇditerranˇenne
biologie inconnue. Elle est constamment trouvˇe sur des arbres mais elle est
certainement en rˇalitˇ associˇe une plante herbacˇe comme les autres Psylliodes.
Elle existe ˇgalement sur les glacis du Palais Princier.
Araecerus fasciculatus: Insecte associˇ aux denrˇes alimentaires entreposˇes, mais qui trouve
sur la Principautˇ des conditions climatiques qui lui permettent de se
dˇvelopper l'extˇrieur des entrep™ts et des habitations humaines. Il ne
semble pas que cette observation ait dˇj ˇtˇ faite en France ou en Italie. Il
a ˇtˇ pris en battant un nˇflier la Source Marie, et par piˇgeage dans le
Vallon de Sainte-Dˇvote.
-Baris
scolopacea: Charan¨on mˇditerranˇen peu commun, associˇ aux Chˇnopodiacˇes,
particuli¸rement aux Atriplex. Aucune autre station connue sur la
Principautˇ.
-Pselactus
spadix: Ce charan¨on saproxylophage pullule dans les vieux troncs de
figuier, sur le secteur Source Marie nord. Il s'agit d'une esp¸ce littorale
frˇquentant plut™t les bois ˇchouˇs sur les plages et les prairies humides,
inattendue dans la Principautˇ. Cette esp¸ce illustre l'intˇrt de ce secteur
pour la faune des vieux arbres, des troncs coupˇs et des branches mortes. Dans
un souci de propretˇ, ce type d'habitat est devenu tr¸s rare sur la Principautˇ,
avec pour consˇquence la rarˇfaction de la faune saproxylophage. Aucune autre
station connue sur la Principautˇ.
-Les
coccinelles: De nombreuses esp¸ces reprˇsentˇes par un tr¸s grand nombre d'individus
ont ˇtˇ recensˇes sur les arbres de la Source Marie. Cette concentration exceptionnelle
est probablement liˇe l'ˇtat d'abandon de ce secteur, et l'absence de traitements
chimiques phytosanitaires. Bien qu'il ne s'agisse pas d'esp¸ces prˇsentant un vˇritable
intˇrt patrimonial, puisque beaucoup sont introduites, on peut considˇrer que
la Source Marie constitue un vˇritable rˇservoir de coccinelles pouvant se
dissˇminer ailleurs dans la Principautˇ pour jouer un r™le dans le contr™le
biologique d'esp¸ces nuisibles (pucerons).
Une composante insolite : les Colˇopt¸res aquatiques
Compte tenu des
caract¸res des stations ˇtudiˇes, la prˇsence de plusieurs Colˇopt¸res
aquatiques est inattendue (nous n'avons dˇcouvert d'ailleurs aucun Hˇtˇropt¸re
aquatique). Il s'agit de Dryops sp., Pomatinus substriatus, Laccobius
sp. et Esolus parallelipipedus. Nous n'avons pour l'instant pas pu
dˇcouvrir quelle ˇtait l'origine de ce petit groupe d'esp¸ces: piscines peu
entretenues, bassins de jardins, caniveaux ? De plus, Esolus
parallelipipedus (dont nous avons obtenu plusieurs exemplaires au pi¸ge
lumineux UV) est une esp¸ce infˇodˇe aux eaux courantes qui ne peut
s'accommoder de petites collections d'eau stagnantes. Espˇrons que de futures
recherches permettront d'apporter une lumi¸re sur ces occurrences assez
ˇnigmatiques.
Les relations Colˇopt¸res phytophages - plantes h™tes
En dehors des
esp¸ces saproxylophages polyphages qui s'attaquent divers types de bois
morts, il existe un certain nombre d'esp¸ces de Colˇopt¸res qui prˇsentent des
liens ˇtroits avec diverses plantes. Il est intˇressant d'en faire la liste car
celle-ci fait appara”tre les vˇgˇtaux les plus exploitˇs par les Colˇopt¸res et
donc ceux qu'il est souhaitable de protˇger pour favoriser ces insectes (voire
ceux qui peuvent subir des dˇg‰ts lors de pullulations temporaires
saisonni¸res, comme Xanthogaleruca luteola dont les populations sont
susceptibles d'exploser littˇralement sur les ormes).
Ce tableau fait
appara”tre l'importance de la flore rudˇrale herbacˇe (ronces, orties,
mercuriales, mauves, liserons, inule, bourrache, chardonsÉ), le r™le des
vˇgˇtaux introduits (divers palmiers), mais aussi la contribution de la flore
autochthone la diversitˇ spˇcifique des Colˇopt¸res phytophages, en
particulier des ligneux mˇditerranˇens comme les pins (ici Pinus halepensis),
les chnes (ici Quercus ilex), les lentisques, l'olivier, le figuier, le
thymÉ
En mati¸re de
conservation il faut noter qu'une seule esp¸ce de Colˇopt¸re est liˇe une
plante d'intˇrt rˇellement patrimonial, localisˇe en France au littoral de la
C™te d'Azur: Dichromacalles
rolletii qui est associˇ Euphorbia dendroides. Mentionnons cependant les diverses esp¸ces de
Colˇopt¸res associˇes aux orties (Taenapion
rufulum, T. urticarium, Brachypterus glaber, B. labiatus, Parethelcus
pollinarius), qui vivent tous sur Urtica
membranacea, une esp¸ce d'ortie surtout mˇditerranˇenne tr¸s localisˇe et
peu commune. Nous n'avons pu pour l'instant mettre en ˇvidence l'existence de
Colˇopt¸res associˇs aux plantes endˇmiques signalˇes par Mˇdail et Diadema
(2007), comme par exemple Campanula
macrorhiza ou Carduus litigiosus,
ceci nˇcessiterait des recherches ciblˇes qui pourraient tre menˇes dans le
futur.
Parmi les esp¸ces protˇgˇes inventoriˇes par Mˇdail et Diadema (op.
cit.): Brassica montana, Ceratonia
siliqua, Chamaerops humilis, Coronilla valentina, Lavatera maritima et Phalaris aquatica, seul Chamaerops humilis hˇberge une faune
assez riche comprenant au moins un charan¨on (Derelomus chamaeropis), un scolyte (Coccotrypes dactyliperda) et un clavicorne (Meligethinus pallidulus). Le caroubier est tr¸s recherchˇ par le
longicorne Penichroa fasciata, qui
est cependant une esp¸ce polyphage non citˇe dans le tableau ci-dessous. Il
serait intˇressant de mener ˇgalement un ˇchantillonnage ciblˇ sur Brassica montana, Coronilla valentina et
Lavatera maritima.
|
Esp¸ce |
Principales plantes h™tes |
Apionidae |
Aspidapion
radiolus
(Marsham 1802) |
Malva |
|
Kalcapion
semivittatum
(Gyllenhal 1833) |
Mercurialis annua |
|
Malvapion
malvae
(Fabricius 1775) |
Malva |
|
Metapion
candidum (Hustache, 1931) |
Ruta |
|
Squamapion
minutissimum (Rosenhauer 1856) |
Thymus |
|
Squamapion
atomarium (Kirby 1808) |
Thymus |
|
Taeniapion
rufulum
(Wencker 1864) |
Urtica |
|
Taeniapion
urticarium
(Herbst 1784) |
Urtica |
Bruchidae |
Acanthoscelides
pallidipennis (Mots. 1874) |
Amorpha fruticosa, autres Fabacˇes ? |
|
Bruchidius
siliquastri Kergoat et al. 2007 |
Cercis siliquastrum |
|
Bruchidius
pauper (Bohemann 1829) |
Anthyllis vulneraria,
Ornithopus compressus, Securigera varia |
|
Spermophagus
sericeus
(Geoffroy 1785) |
Convolvulus |
Buprestidae |
Agrilus
roscidus
Kiesenwetter 1857 |
Rubus |
|
Meliboeus
gibbicollis
(Illiger 1803) |
Dittrichia viscosa |
Chrysomelidae |
Aphthona nigriceps (Redtenbacher 1842) |
Geranium |
|
Chrysolina
americana
Linnaeus 1758 |
Rosmarinus officinalis |
|
Longitarsus
codinai
Madar & Madar 1965 |
Convolvulus |
|
Longitarsus
foudrasi Weise
1893 |
Scrophularia, Verbascum |
|
Longitarsus
lateripunctatus (Rosenhauer 1856) |
Borago officinalis |
|
Luperomorpha xanthodera (Fairmaire, 1888) |
polyphage |
|
Phyllotreta
aerea Allard 1859 |
Brassicacˇes |
|
Phyllotreta cruciferae (Goeze 1777) |
Brassicacˇes |
|
Phyllotreta
procera (Redtenbacher
1849) |
Reseda |
|
Podagrica
malvae
(Illiger 1807) |
Malva principalement |
|
Psylliodes
chalcomerus (Illiger 1807) |
chardons |
|
Psylliodes
instabilis
Foudras 1860 |
Brassicacˇes |
|
Sphaeroderma
rubidum
(Gra‘lls 1858) |
Centaurea |
|
Xanthogaleruca
luteola (Mller, 1766) |
Ulmus |
Curculionidae |
Ceutorhynchus
resedae
(Marsham 1802) |
Reseda |
|
Curculio
elephas (Gyllenhal, 1836) |
Quercus |
|
Curculio
glandium Marsham 1802 |
Quercus |
|
Cosmobaris
scolopacea
(Germar 1824) |
Chˇnopodiacˇes |
|
Derelomus
chamaeropis
(Fabricius 1798) |
Chamaerops humilis |
|
Dichromacalles
rolletii
(Germar 1824) |
Euphorbia dendroides |
|
Lixus
pulverulentus (Scopoli 1763) |
Malva |
|
Neoderelomus
piriformis (Hoffmann, 1938) |
Phoenix |
|
Pachyrhinus
lethierryi
(Desbrochers 1875) |
Juniperus |
|
Parethelcus
pollinarius
(Forster 1771) |
Urtica |
|
Rhinusa
bipustulata
(Rossi 1792) |
Scrophularia |
|
Rhinusa
vestita (Germar 1821) |
Antirhinum majus |
|
Tychius bicolor C. Brisout 1862 |
Astragalus |
Kateretidae |
Brachypterus
glaber
(Newman 1834) |
Urtica |
|
Brachypterus
labiatus
Erichson 1845 |
Urtica |
Nanophyidae |
Hypophyes
pallidulus (Gravenhorst 1807) |
Tamarix |
Nitidulidae |
Meligethinus
pallidulus
(Erichson 1843) |
Chamaerops humilis |
Scolytidae |
Scolytus
mali (Bechstein, 1805) |
Rosacˇes
ligneuses |
|
Scolytus
rugulosus
Muller 1818 |
Rosacˇes
ligneuses |
|
Carphoborus
perrisi (Chapuis 1869) |
Pistacia |
|
Carphoborus
pini Eichhoff, 1881 |
Pinus |
|
Chaetoptelius
vestitus
(Mulsant & Rey 1860) |
Pistacia, Cotinus |
|
Coccotrypes
dactyliperda
(Fabricius 1801) |
Phoenix dactylifera,
Chamaerops humilis |
|
Crypturgus
mediterraneus Eichhoff 1871 |
Pinus |
|
Dactylotrypes
longicollis
(Wollaston 1864) |
Dracaena draco, Phoenix
canariensis |
|
Dryocoetes
villosus (Fabricius 1792) |
Quercus, Castanea sativa |
|
Hylastes
attenuatus Erichson 1836 |
Pinus |
|
Hylastes
linearis
Erichson 1836 |
Pinus |
|
Hylesinus
toranio
(Danthoine 1788) |
Fraxinus, Olea, Syringa |
|
Hylurgus
miklitzi
Wachtl 1881 |
Pinus |
|
Hypoborus
ficus
Erichson 1836 |
Ficus carica |
|
Hypothenemus
eruditus Westwood 1836 |
Ficus carica surtout |
|
Kissophagus
hederae (Schmitt, 1843) |
Hedera helix |
|
Orthotomicus
erosus
(Wollaston 1857) |
Pinus |
|
Phloeosinus
thujae (Perris 1855) |
Juniperus, Thuja |
|
Phloeotribus
scarabaeoides (Bernard, 1788) |
Olea, Phillyrea, Fraxinus,
Syringa |
|
Pityogenes
calcaratus (Eichhoff 1878) |
Pinus |
Quelques
Colˇopt¸res oligophages et leurs plantes h™tes, d'ap¸s Audisio (1993),
Delobel et Delobel (2003), Doguet (1994), Hoffmann
(1950-1958), Pfeffer (1995), Schaefer (1949)
Les Hymˇnopt¸res Formicidae
(fourmis)
Comme nous lÕavons indiquˇ plus haut, les contraintes de lÕˇchantillonnage et les difficultˇs dÕidentification nous ont contraints dˇlaisser cet intˇressant groupe dÕinsectes. Il faut cependant signaler la prˇsence dÕune esp¸ce remarquable divers titres : Pyramica baudueri. Cette petite fourmi est une esp¸ce mˇditerranˇenne cryptique, assez largement rˇpandue mais toujours rare, ou du moins rarement dˇtectˇe en dehors de ses moeurs compl¸tement hypogˇes et de l'inˇdaquation des techniques de prospection employˇes par les mymˇcologues. Cet insecte n'est donc observˇ qu'accidentellement la faveur de prˇl¸vements de liti¸re ou de sol superficiel, comme cela ˇtˇ prˇcisˇment le cas sur les glacis du Palais. A peine une demi douzaine de spˇcimens ont ˇtˇ extraits par la technique de Berlese partir des matˇriaux tamisˇs. Pyramica baudueri est dˇj connu de la rˇgion (Bernard, 1968; Hervˇ, 1969), mais d'un nombre tr¸s limitˇ de stations. Selon Marko (2008), P. baudueri est une esp¸ce exclusivement prˇdatrice qui vivrait aux dˇpens de petits arthropodes tels que les collemboles ; les colonies sont monogynes et composˇes de peu d'individus.
Pyramica
baudueri (Emery 1875)
Glacis du Palais Princier
Les Crustacˇs Isopodes
terrestres (cloportes)
Nous nÕavons pas menˇ, dans le cadre de cette ˇtude, de prospections ciblˇes concernant le groupe faunistique des "cloportes" terrestres. Toutefois, nous prˇsenterons ici une esp¸ce remarquable observˇe au cours de nos prospections et qui mˇrite selon nous de figurer dans ce rapport. Il sÕagit de lÕArmadille maculˇ: Armadillidium maculatum Risso, 1816 (Crustacea: Isopoda: Armadillidiidae).
Cloporte de taille relativement grande pouvant atteindre 18 mm de longueur. Coloration caractˇristique permettant une dˇtermination quasiment certaine sans avoir recours une dissection: pigmentation de fond gris ardoise sur laquelle se dˇtachent des taches blanches (rarement jaun‰tres) plus ou moins reliˇes entre elles par un liserˇ.
Armadillidium maculatum sur le Rocher (Monaco, 7 mai 2009) –
Clichˇs : D. Pavon
Il sÕagit dÕune esp¸ce endˇmique de Ligurie, essentiellement montagnarde et dont lÕaire de rˇpartition, tr¸s limitˇe, sÕˇtend entre les vallˇes de la Vˇsubie et de la Roya (elle est assez commune dans les vallˇes internes de la Vˇsubie, du Care•, de la Bˇvˇra et de la Roya). Sur le littoral son aire est plus vaste et sÕˇtend depuis Cannes (”les de Lˇrins) jusquÕ San Remo.
Rˇpartition de Armadillidium
maculatum maculatum (dÕapr¸s Vandel, 1962)
La biologie de cette esp¸ce semble mˇconnue, ou dans tous les cas peu documentˇe. DÕun point de vue ˇcologique, il sÕagit dÕune esp¸ce rupestre frˇquente depuis le niveau de la mer (”les de Lˇrins) jusquÕ 800 m dÕaltitude.
Ce cloporte a ˇtˇ observˇ le 7 mai 2009 sur le site du Rocher, au niveau du Glacis du Palais Princier, o¯ nous avons pu voir des exemplaires morts ainsi que des individus vivants de classes dÕ‰ges variables. LÕimportance et la dynamique de cette population ne sont pas connues, mais nous pensons que ce secteur prˇsente encore des micro-habitats suffisants bien conservˇs pour le maintien local de cette esp¸ce patrimoniale.
Rˇflexions,
conclusions et perspectives
Tous nos
rˇsultats montrent incontestablement le grand intˇrt ˇcologique et
entomologique de la Principautˇ, qui, en dˇpit de sa superficie rˇduite et de
la densitˇ des espaces b‰tis, rˇserve encore des ”lots de diversitˇ
entomologique qu'il importe de conna”tre pour pouvoir les protˇger. L'objectif
de nos recherches est justement de fournir les moyens de dˇvelopper une
politique de protection de la nature (et particuli¸rement de l'entomofaune)
l'ˇchelle de ce petit territoire.
L'intˇrt
entomologique des glacis du Palais Princier a ˇtˇ largement soulignˇ dans ce
rapport, puisque la presque totalitˇ des esp¸ces patrimoniales de la
Principautˇ de Monaco y ont ˇtˇ dˇcouvertes. Par chance il s'agit d'un milieu
peu ou pas menacˇ et il n'y a pas de mesures particuli¸res de gestion
prˇconiser, mis part les opˇrations d'ˇradication menˇes rˇguli¸rement pour
contenir l'expansion des plantes exotiques invasives. L'hypoth¸se de la
construction d'une cl™ture en haut des falaises c™tˇ ville a ˇtˇ ˇvoquˇe. Le
r™le de cette cl™ture serait d'ˇviter les chutes de pierres ou de bois mort sur
les piˇtons circulant sur le Boulevard Charles III et lÕAvenue de la Porte
Neuve. La rˇalisation de ce projet ne para”t pas opportune en mati¸re de
conservation de la faune d'insectes car il faut s'attendre des dˇg‰ts sur la
vˇgˇtation si la frˇquentation des glacis augmente. Cette perspective est
d'autant plus inquiˇtante que les peuplements d'Euphorbes dendro•des qui
hˇbergent le charan¨on Dichromacalles rolletii se situent justement en
haut des falaises, dans une zone qui pourrait tre concernˇe par les travaux.
Quelques points
particuliers complˇmentaires concernant une gestion des glacis du Palais
respectueuse de l'entomofaune sont ˇgalement ˇvoquˇs ci-dessous.
La flore rudˇrale et son cort¸ge d'habitants
La flore
patrimoniale de la Principautˇ ˇtant maintenant bien connue (Mˇdail et al.,
2007), il para”t opportun dÕattirer aussi lÕattention des gestionnaires sur des
esp¸ces vˇgˇtales moins prestigieuses, mais qui ont cependant toute leur place
dans le milieu: les plantes "rudˇrales" (du latin rudus, ruderis
= dˇcombres, ruines) et autres "mauvaises herbes" qui subsistent dans
les secteurs les moins bien entretenus de la Principautˇ. Il s'agit par exemple
des orties, des pariˇtaires, de l'inules visqueuse, de certaines mauves...
Pourquoi est-il important de conserver - dans la mesure du possible - cette
flore relativement banale, souvent discr¸te, parfois vaste rˇpartition ? Parce
que ces plantes hˇbergent une faune parfois fort riche d'insectes phytophages, parfois
composˇe d'ˇlˇments tr¸s localisˇs, tous si ˇtroitement liˇs leur plante-h™te
exclusive que l'ˇradication de cette plante entra”ne automatiquement la
disparition des insectes associˇs. Cette flore rudˇrale contribue donc pour une
part notable la diversitˇ entomologique monˇgasque (et plus gˇnˇralement la
biodiversitˇ urbaine).
Comme on l'a vu,
il existe de tr¸s nombreuses esp¸ces d'insectes associˇes ces "mauvaises
herbes". La communautˇ d'insectes associˇs aux orties et aux pariˇtaires est
tr¸s riche, avec par exemple le rare Brachypterus labiatus, mais il
existe bien d'autres exemples d'associations plante-insectes: sur la
Principautˇ l'inule visqueuse Dittrichia viscosa hˇberge le bupreste Meliboeus
gibbicollis, la bourrache Borrago officinalis hˇberge l'altise Longitarsus
lateripunctatus, les mauves (et en particulier l'esp¸ce tr¸s banale Malva
silvestris) hˇbergent de nombreuses esp¸ces de buprestes, chrysom¸les et
charan¨ons, dont le grand Lixus pulverulentus É une dizaine d'esp¸ces au
total, dont aucune n'est rˇellement rare l'ˇchelle europˇenne, mais dont la
survie dans les limites de la Principautˇ ne tient qu' un fil.
ortie pariˇtaire
Brachypterus
labiatus Apion
rufulum
inule
et Meliboeus gibbicollis bourrache
et Longitarsus lateripunctatus mauve et Lixus pulverulentus
Il est donc souhaitable
de limiter au maximum les opˇrations de destruction de la flore rudˇrale, et
surtout de les cantonner aux lieux o¯ elles sont vraiment indispensables pour
des raisons esthˇtiques. La destruction manuelle de la strate herbacˇe n'est
pas le seul facteur proscrire: il importe aussi ˇvidemment d'ˇviter les
traitements chimiques (herbicides). Dans la mesure du possible il est
nˇcessaire de laisser des espaces incultes et de s'inspirer de l'exemple de
certaines villes europˇennes qui ont su crˇer des rˇserves naturelles urbaines.
La rˇinstallation d'une flore riche et variˇe (mme si elle composˇe d'esp¸ces
banales) est donc le point de dˇpart de la re-crˇation d'un milieu favorable
aux insectes, aux petits vertˇbrˇs (reptiles, mammif¸res, oiseauxÉ), et donc
la Vie en gˇnˇral.
La conservation des bois morts
Parmi les
opˇrations d'entretien rˇguli¸rement pratiquˇes dans les espaces non construits
de la Principautˇ figure l'ˇlimination des branches mortes ou dˇpˇrissantes
portˇes par les plantes ligneuses (arbres et arbustes). Les motifs invoquˇs
sont d'une part les raisons esthˇtiques, d'autre part les risques de chute de
branches qui peuvent constituer un risque pour les passants. Il faut cependant
tenir compte de l'importance considˇrable de ce milieu biologique pour la
conservation de la faune d'insectes saproxylophage (c'est dire les insectes
associˇs au bois mort, aux champignons, aux ˇcorces dˇhiscentes...). Parmi
cette faune riche et variˇe d'insectes, beaucoup prˇsentent en effet un intˇrt
biologique considˇrable, comme par exemple l'esp¸ce nouvelle de Synanobium
(dont la biologie n'est pas encore connue mais qui est tr¸s vraisemblablement
un saproxylophage comme la plupart des membres de sa famille), le longicorne
mˇditerranˇen Penichroa fasciata (qui se dˇveloppe volontiers sur les
branches mortes du caroubier, arbre symbole de la Principautˇ), ou le charan¨on
Dichromacalles rolletii rˇpartition tr¸s limitˇe, associˇ l'euphorbe
dendro•de Euphorbia dendroides.
Une
souche vermoulue de figuier la Source Marie:
un
biotope favorable pour le charan¨on xylophage Pselactus spadix
Comme pour la
prˇservation de la vˇgˇtation rudˇrale, il est souhaitable de limiter au
maximum les opˇrations de nettoyage des bois morts, et surtout de les limiter
aux lieux o¯ elles sont vraiment indispensables pour des raisons majeures
d'esthˇtique ou de sˇcuritˇ. Sur les glacis du Palais Princier il serait
souhaitable de proscrire tout enl¸vement de bois mort, sauf sur les arbres qui
surplombent la rue et qui pourraient constituer un danger. Il est en
particulier primordial de laisser en place les spˇcimens dˇpˇrissants
d'euphorbes dendro•des, qui sont peu
nombreux sur la Principautˇ, et qui hˇbergent le charan¨on xylophage Dichromacalles
rolletii, dont la survie Monaco est prˇcaire. Dans le cas o¯ il est
nˇcessaire de couper de grosses branches ou des arbres entiers, il est
important de laisser sur place les troncs ou les segments de troncs qui vont
tre le lieu d'une succession ˇcologique d'esp¸ces xylophages et
saproxylophages.
Un
arbre mort colonisˇ par les champignons lignicoles sur les glacis du Palais
Princier,
milieu
recherchˇ par de nombreux Colˇopt¸res saproxylophages
Toutes les
essences indig¸nes sont concernˇes par cette prise de conscience en mati¸re de
gestion des bois morts: Chne vert, Caroubier, Olivier, Figuier, Pin d'Alep,
Lentisque, Euphorbe dendro•de... Dans l'ˇtat actuel des connaissances, les
plantes introduites n'hˇbergent pas d'esp¸ces patrimoniales de Colˇopt¸res.
L'importance des
jardins privˇs dans le maintien de la diversitˇ entomologique urbaine a ˇtˇ
dˇmontrˇe par Owen et Owen (1975). Ė ce sujet il est
vraiment regrettable que le terrain de la Source Marie Nord n'ait pas pu tre
prˇservˇ de l'urbanisation car il s'agissait d'un lieu idˇal pour y mˇnager une
rˇserve naturelle urbaine vocation pˇdagogique. Ė dˇfaut, il serait
intˇressant de cartographier les jardins privˇs et de sensibiliser les
propriˇtaires (voire la population de la Principautˇ) ces probl¸mes de
gestion (flore rudˇrale, bois mort, utilisation d'herbicides et de pesticides
souvent irraisonnˇe et excessive).
En
Ecosse, un exemple suivre: une rˇserve naturelle en pleine ville
"The Scottish Wildlife Trust's smallest
reserve" (http://www.bbc.co.uk)
Les insectes (et
plus gˇnˇralement les Arthropodes) associˇs aux lieux obscurs naturels et
artificiels sont le plus souvent de petite taille et peu spectaculaires, ils
sont cependant importants sur le plan biologique car beaucoup d'esp¸ces
prˇsentent une rˇpartition limitˇe (endˇmiques). Il existe potentiellement sur
le territoire de la Principautˇ de nombreux insectes d'intˇrt patrimonial qui
vivent exclusivement dans ces milieux tr¸s particuliers, bien que pour
l'instant seuls les souterrains du Palais Princier aient fait l'objet
d'investigations poussˇes. Ces esp¸ces sont tr¸s sensibles aux multiples
perturbations qui peuvent concerner le milieu souterrain. Le comblement des
cavitˇs est ˇvidemment proscrire.
Dans les galeries
peu frˇquentˇes il est indispensables de laisser les accumulations de vˇgˇtaux,
de bois en dˇcomposition et d'humus qui reprˇsentent une importante ressource
trophique pour la faune. Les parois couvertes de racines ne doivent pas tre
nettoyˇes car les "chevelus" racinaires sont peut-tre l'habitat du
charan¨on aveugle Troglorhynchus, dˇcouvert dans les galeries du Palais
Princier. Les parois ne doivent ˇvidemment pas recevoir d'enduit susceptible de
colmater les suintements, car un taux d'humiditˇ important est nˇcessaire ces
organismes fragiles. La faune troglobie est ˇgalement perturbˇe par la lumi¸re
et les courants d'air: on ˇvitera d'installer des dispositifs permanents
d'ˇclairage et de pratiquer des ouvertures dans les galeries existantes.
Projets
La presque
totalitˇ des esp¸ces inventoriˇes a ˇtˇ rˇunie dans une petite collection de
rˇfˇrence actuellement dˇtenue par le premier auteur (PP). Pour l'instant cette
collection est constituˇe par 5 cartons vitrˇs dont l'un contient les
Hˇtˇropt¸res[2], les
quatre autres presque exclusivement des Colˇopt¸res. Cet outil est prˇcieux car
il servira de base une future collection monˇgasque, qui l'heure actuelle
n'existe hˇlas pas encore, et surtout il pourra servir de tˇmoin pour de
futures recherches menˇes sur la Principautˇ. Il para”t donc nˇcessaire de
trouver une solution qui puisse concilier sauvegarde de la collection pour les
gˇnˇrations futures, et acc¸s facile pour les chercheurs qui souhaiteraient la
consulter.
Une convention de
dˇp™t avec le Musˇum d'Histoire naturelle de Nice pourrait tre envisagˇe,
dˇfaut un organisme monˇgasque pourrait se charger de sa conservation, mais il
faut souligner que la prˇservation long terme d'une collection d'insectes est
dˇlicate, car il s'agit d'un matˇriel fragile susceptible d'tre attaquˇ par
divers parasites ou moisissures ; il est donc nˇcessaire de s'entourer
d'un maximum de garanties sous peine de destruction rapide de la collection.
Divers projets
sont envisagˇs pour les mois venir. Tout d'abord l'ˇtude du matˇriel
recueilli n'est pas terminˇe et un certain nombre de spˇcimens restent encore
identifier et vˇrifier. Il est ˇgalement nˇcessaire de poursuivre les
recherches sur la faune cavernicole et sur la faune du sol, et de tenter de
trouver des spˇcimens vivants ou au moins intacts du Troglorhynchus pour
prˇciser sa biologie. Les galeries et la liti¸re du glacis nÕont de toute fa¨on
pas fini de livrer leurs secrets: lÕˇtude des Pseudoscorpions et des Cloportes
nÕa ˇtˇ quÕeffleurˇe, celle des Chilopodes et des Diplopodes
("mille-pattes"), des Collemboles, minuscules insectes
"primitifs" si abondants dans la liti¸re, reste faire, sans parler
dÕautres groupes, Hymˇnopt¸res parasites, Acariens, qui ne peuvent tre abordˇs
actuellement faute de spˇcialistes.
Parmi les
objectifs plus accessibles, il faut ˇvoquer la possibilitˇ de dˇvelopper
l'inventaire des Lˇpidopt¸res Hˇtˇroc¸res (papillons nocturnes) qui sont
certainement bien plus nombreux et intˇressants que les Rhopaloc¸res (papillons
diurnes). Dans cette perspective, la construction d'un pi¸ge lumineux
automatique adaptˇ aux Lˇpidopt¸res nocturnes pourrait tre envisagˇe. En ce
qui concerne les Colˇopt¸res il pourrait tre fructueux de poursuivre
l'ˇchantillonnage au moyen de pi¸ges interception terrestres ("pitfall
traps"). Enfin, l'inventaire de la faune saproxylophage pourrait tre
poursuivie par la mise en oeuvre d'autres techniques, comme la mise en ˇlevage
du bois mort et parasitˇ, qui est l'une des mˇthodes les plus efficaces pour
l'ˇtude de ce type de faune.
Remerciements
Nous remercions
la Direction de l'Environnement (Dˇpartement
de lÕEquipement, de lÕEnvironnement et de lÕUrbanisme) de la Principautˇ
de Monaco pour qui a ˇtˇ rˇalisˇ ce travail, et notamment M. Bruno Blanchy qui
nous apportˇ un soutien constant. Nous tenons aussi exprimer notre gratitude
toutes les personnes qui nous ont aidˇ: Frˇdˇric Mˇdail et Katia Diadema qui
ont suscitˇ ce projet, la Fondation Prince Albert II de Monaco, le Gouvernement
Princier, la Direction de la S˛retˇ Publique, Monsieur le Rˇgisseur du Palais Princier et l'ensemble du personnel du
Palais, et tout particuli¸rement Fran¨ois Bonne et l'ˇquipe des
jardiniers pour leur concours enthousiaste et leur aide permanente sur le
terrain.
Nous remercions
aussi Valˇrie Andrieu-Ponel, Jean-David Chapelin-Viscardi, Frˇdˇric Guiter et
Jean Raffaldi qui nous ont accompagnˇ occasionnellement dans nos
investigations.
Nos coll¸gues
entomologistes Gabriel Alziar (Curculionidae), Roland Allemand (Ptinidae), Paolo
Audisio (Brachypterus labiatus), Alex Delobel (Bruchidae), Serge Doguet
(Chrysomelidae Alticinae), Xavier Espadaler (Formicidae), Mark Judson
(Pseudoscorpions), Denis Keith (Melolonthidae), Eric de Laclos (Anobiidae),
Gianfranco Liberti (Dasytidae), Pascal Leblanc (Mordellidae), Philippe Magnien
(Cydnidae), Helio Pierotti (Curculionidae), Laurent Soldati (Tenebrionidae), nous
ont apportˇ une aide prˇcieuse dans lÕidentification de certaines familles
dˇlicates.
Enfin le Museum
dÕHistoire Naturelle de la Ville de Nice a rˇalisˇ et mis notre disposition
le pi¸ge lumineux.
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COLEOPTERES |
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Familles |
Esp¸ces |
Glacis Palais Princier |
Glacis Palais (UV) |
Source Marie |
Porte Neuve |
Vallon Sainte Dˇvote |
Aderidae |
Aderus populneus (Creutzer in Panzer, 1796) |
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Euglenes oculatus (Paykull 1798) |
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Otolelus neglectus (Jacquelin du Duval 1863) |
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Otolelus flaveolus (Mulsant & Rey 1866) |
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Anobiidae |
Anobium hederae Ihssen 1949 |
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Anobium punctatum (De Geer 1774) |
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Dorcatoma gr. chrysomelina Sturm
1837 |
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Ernobius gigas (Mulsant & Rey, 1863) |
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Ernobius lucidus (Mulsant & Rey, 1863) |
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Ernobius mollis (Linnˇ 1758) |
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Ernobius parens (Mulsant & Rey, 1863) |
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Gastrallus corsicus Schilsky 1898 |
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Gastrallus laevigatus (Olivier 1790) |
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Homophthalmus rugicollis (Mulsant & Rey 1853) |
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Lasioderma haemorrhoidale
(Illiger, 1807) |
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Lasioderma laeve (Illiger 1807) |
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Lasioderma serricorne (Fabricius 1792) |
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Lasioderma corsicum Schilsky, 1899 |
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Metholcus phoenicis (Fairmaire
1859) |
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Mesocoelopus niger (Muller 1821) |
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Mesocoelopus collaris
Mulsant et Rey 1864 |
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Nicobium castaneum (Olivier 1790) |
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Oligomerus ptilinoides
(Wollaston 1854) |
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Pseudodryophilus
paradoxus (Rosenhauer 1856) |
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Ptinus bidens Olivier 1790 |
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Ptinus lichenum Marsham 1802 |
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Stagetus elongatus (Mulsant & Rey 1861) |
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Stegobium paniceum (Linnaeus 1758) |
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Synanobium n.sp. |
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Anthicidae |
Anthicus laeviceps Baudi 1877 |
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Hirticomus hispidus (Rossi 1792) |
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Microhoria fasciata (Chevrolat 1834) |
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Microhoria terminata (W. L. E. Schmidt 1842) |
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Omonadus floralis (Linnaeus, 1758) |
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Anthribidae |
Araecerus fasciculatus (DeGeer 1775) |
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Choragus sheppardi Kirby 1819 |
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Noxius curtirostris (Mulsant & Rey 1861) |
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Apionidae |
Aspidapion radiolus (Marsham 1802) |
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Kalcapion semivittatum (Gyllenhal 1833) |
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x |
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Malvapion malvae (Fabricius 1775) |
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x |
x |
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Metapion candidum (Hustache, 1931) |
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x |
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Squamapion minutissimum (Rosenhauer 1856) |
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x |
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Squamapion atomarium (Kirby 1808) |
x |
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|
Taeniapion rufulum (Wencker 1864) |
x |
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|
Taeniapion urticarium (Herbst 1784) |
x |
x |
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|
Bostrychidae |
Scobicia chevrieri (Villa & Villa 1835) |
x |
x |
x |
x |
x |
|
Scobicia pustulata (Fabricius 1801) |
x |
|
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|
|
Sinoxylon sexdentatum (Olivier 1790) |
x |
|
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|
|
Familles |
Esp¸ces |
Glacis Palais Princier |
Glacis Palais (UV) |
Source Marie |
Porte Neuve |
Vallon Sainte Dˇvote |
Bothrideridae |
Anommatus planicollis Fairmaire, 1869 |
x |
|
x |
|
|
Bruchidae |
Acanthoscelides
pallidipennis (Motschulsky 1874) |
|
x |
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|
Bruchidius siliquastri Kergoat et al. 2007 |
|
x |
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|
Bruchidius pauper (Bohemann 1829) |
x |
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|
Spermophagus sericeus (Geoffroy 1785) |
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x |
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|
Buprestidae |
Agrilus roscidus Kiesenwetter 1857 |
x |
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|
Meliboeus gibbicollis (Illiger 1803) |
|
|
x |
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|
Cantharidae |
Cratosilis denticollis (Schummel, 1844) |
x |
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|
Malthinus devillei Abeille de Perrin 1898 |
x |
|
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|
Malthodes procerulus Kiesenwetter 1852 |
x |
|
x |
|
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|
Rhagonycha fulva (Scopoli 1763) |
|
x |
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|
|
Carabidae |
Amara anthobia Villa et Villa, 1833 |
x |
|
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|
Brachinus sclopeta (Fabricius 1792) |
|
x |
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|
Cryptophonus tenebrosus (Dejean, 1829) |
x |
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|
Dromius meridionalis Dejean 1825 |
x |
|
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x |
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|
Harpalus atratus Latreille 1804 |
x |
|
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|
Harpalus attenuatus Stephens 1828 |
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x |
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|
|
Metadromius myrmidon (Fairmaire, 1859) |
|
x |
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|
|
Paradromius linearis (Olivier 1795) |
|
x |
x |
|
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|
Philorhizus sp. |
x |
|
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|
Pseudoophonus rufipes (De Geer
1774) |
|
x |
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|
Cerambycidae |
Arhopalus ferus (Mulsant 1839) |
x |
|
|
x |
|
|
Chlorophorus
glabromaculatus (Goeze 1777) |
|
|
x |
|
x |
|
Gracilia minuta (Fabricius 1781) |
x |
|
|
x |
|
|
Hesperophanes sericeus (Fabricius 1787) |
x |
|
|
|
|
|
Monochamus
galloprovincialis (Olivier, 1795) |
|
x |
|
|
|
|
Nathrius brevipennis (Mulsant 1839) |
|
x |
x |
|
|
|
Parmena balteus (Linnaeus 1767) |
x |
|
|
x |
|
|
Penichroa fasciata (Stephens 1831) |
x |
|
|
x |
|
|
Xylotrechus stebbingi Gahan, 1906 |
|
x |
|
|
|
Cetoniidae |
Cetonia aurata (Linnaeus 1761) |
|
|
x |
|
|
|
Oxythyrea funesta (Poda 1761) |
|
|
x |
|
x |
|
Protaetia affinis (Andersch 1797) |
x |
|
|
|
|
|
Protaetia cuprea (Fabricius 1775) |
x |
|
|
|
|
|
Protaetia morio (Fabricius 1781) |
x |
|
x |
|
|
|
Valgus hemipterus (Linnaeus 1758) |
|
|
x |
|
|
Chrysomelidae |
Aphthona nigriceps (Redtenbacher 1842) |
|
x |
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|
|
Chrysolina americana Linnaeus 1758 |
x |
|
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|
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|
Coptocephala scopolina Linnaeus 1767 |
x |
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|
Cryptocephalus macellus Suffrian, 1860 |
x |
x |
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|
Cryptocephalus politus Suffrian, 1853 |
|
x |
|
|
|
|
Cryptocephalus mariae Rey 1851 |
x |
|
x |
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|
|
Longitarsus codinai Madar & Madar 1965 |
|
x |
x |
|
|
|
Longitarsus foudrasi
Weise 1893 |
|
x |
|
|
|
|
Longitarsus
lateripunctatus (Rosenhauer 1856) |
|
|
x |
|
|
|
Luperomorpha xanthodera (Fairmaire,
1888) |
|
x |
|
|
|
|
Macrolenes dentipes (G.A. Olivier 1808) |
|
|
x |
|
|
|
Phyllotreta aerea Allard 1859 |
|
x |
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|
|
|
Phyllotreta cruciferae (Goeze 1777) |
|
x |
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|
Phyllotreta procera (Redtenbacher 1849) |
|
x |
x |
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|
|
Podagrica malvae (Illiger 1807) |
|
|
x |
|
|
|
Psylliodes chalcomerus (Illiger 1807) |
|
x |
|
|
|
Familles |
Esp¸ces |
Glacis Palais Princier |
Glacis Palais (UV) |
Source Marie |
Porte Neuve |
Vallon Sainte Dˇvote |
Chrysomelidae (suite) |
Psylliodes instabilis Foudras 1860 |
x |
|
|
|
|
|
Psylliodes laevifrons Kutschera 1864 |
x |
|
x |
|
|
|
Sphaeroderma rubidum (Gra‘lls 1858) |
|
|
x |
|
|
|
Xanthogaleruca luteola (Mller, 1766) |
|
x |
|
|
|
Clambidae |
Loricaster testaceus Mulsant & Rey 1861 |
x |
|
x |
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|
Cleridae |
Necrobia violacea (Linnaeus, 1758) |
|
x |
|
|
|
|
Opilo pallidus (Olivier 1795) |
|
|
|
x |
|
Coccinellidae |
Adalia bipunctata (Linnaeus 1758) |
|
|
|
x |
|
|
Adalia decempunctata (Linnaeus 1758) |
|
x |
x |
|
|
|
Chilocorus bipustulatus (Linnaeus 1758) |
x |
x |
x |
|
|
|
Clitostethus arcuatus (Rossi 1794) |
x |
x |
|
|
|
|
Cryptolaemus montrouzieri Mulsant 1853 |
|
|
x |
|
|
|
Halyzia sedecimguttata (Linnaeus 1758) |
|
x |
|
|
|
|
Harmonia axyridis (Pallas 1773) |
|
x |
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|
|
|
Hippodamia variegata (Goeze 1777) |
|
|
x |
|
|
|
Myrrha octodecimguttata (Linnˇ, 1758) |
|
x |
|
|
|
|
Nephus quadrimaculatus (Herbst 1783) |
|
x |
x |
x |
x |
|
Novius cruentatus (Mulsant 1850) |
|
x |
|
|
|
|
Oenopia conglobata (Linnaeus 1758) |
|
x |
x |
|
|
|
Propylea
quatuordecimpunctata (Linnaeus 1758) |
|
x |
x |
|
|
|
Psyllobora
vigintiduopunctata (Linnaeus 1758) |
|
|
x |
|
x |
|
Rhyzobius chrysomeloides (Herbst 1792) |
x |
|
x |
x |
|
|
Rhyzobius forestieri (Mulsant 1853) |
x |
x |
x |
|
|
|
Rhyzobius litura (Fabricius 1787) |
|
|
x |
|
|
|
Rhyzobius lophanthae (Blaisdell 1892) |
x |
x |
x |
x |
x |
|
Rodolia cardinalis (Mulsant 1850) |
x |
x |
x |
x |
|
|
Scymnus apetzi Mulsant 1846 |
|
|
x |
|
|
|
Scymnus interruptus (Goeze 1777) |
x |
|
x |
|
|
|
Scymnus marginalis (Rossi 1794) |
x |
|
x |
|
|
|
Scymnus pallipediformis
apetzoides Capra & Frsch 1967 |
x |
|
x |
|
|
|
Scymnus rubromaculatus (Goeze 1778) |
x |
x |
x |
|
|
|
Scymnus subvillosus (Goeze 1777) |
x |
x |
x |
|
|
|
Scymnus suturalis Thunberg 1795 |
|
x |
|
|
|
|
Stethorus punctillum Weise 1891 |
|
x |
x |
|
|
Corylophidae |
Arthrolips convexiuscula (Motschulsky 1849) |
|
|
x |
|
|
|
Arthrolips picea (Comolli 1837) |
x |
|
x |
x |
|
|
Orthoperus anxius Mulsant & Rey 1861 |
x |
|
|
|
|
|
Sericoderus brevicornis Matthews 1890 |
x |
|
x |
x |
|
Cryptophagidae |
Atomaria lewisi Reitter 1877 |
|
x |
x |
|
|
|
Cryptophagus sp. |
x |
|
x |
x |
x |
|
Curelius japonicus (Reitter 1877) |
|
x |
|
|
|
|
Ephistemus globulus (Paykull 1798) |
|
|
x |
x |
|
Curculionidae |
Ceutorhynchus resedae (Marsham 1802) |
|
|
x |
|
|
|
Curculio elephas (Gyllenhal, 1836) |
|
x |
|
|
|
|
Curculio glandium Marsham 1802 |
x |
|
|
|
|
|
Cosmobaris scolopacea (Germar 1824) |
|
|
x |
|
|
|
Derelomus chamaeropis (Fabricius 1798) |
|
|
|
x |
|
|
Dichromacalles rolletii (Germar 1824) |
x |
|
|
|
|
|
Echinodera peragalloi (Chevrolat 1863) |
x |
|
x |
|
|
|
Heteromeira variegata (A. Solari & F.
Solari, 1903) |
x |
|
|
|
|
|
Lixus pulverulentus (Scopoli 1763) |
|
|
x |
|
|
|
Meira stierlini (Sainte-Claire Deville,
1906) |
x |
|
|
|
|
Familles |
Esp¸ces |
Glacis Palais Princier |
Glacis Palais (UV) |
Source Marie |
Porte Neuve |
Vallon Sainte Dˇvote |
Curculionidae (suite) |
Neoderelomus piriformis (Hoffmann, 1938) |
|
x |
|
|
|
|
Otiorhynchus civis Stierlin 1861 |
x |
|
|
|
x |
|
Otiorhynchus cribricollis Gyllenhal 1834 |
|
|
|
|
x |
|
Pachyrhinus lethierryi (Desbrochers 1875) |
x |
|
|
x |
|
|
Parethelcus pollinarius (Forster 1771) |
x |
|
|
|
|
|
Pselactus spadix (Herbst 1795) |
|
|
x |
|
|
|
Rhinusa bipustulata (Rossi 1792) |
x |
|
|
|
|
|
Rhinusa vestita (Germar 1821) |
x |
|
x |
|
|
|
Rhyncolus reflexus Boheman 1838 |
x |
|
|
|
|
|
Tychius bicolor C. Brisout 1862 |
|
|
x |
|
|
|
Torneuma grouvellei Desbrochers 1889 |
|
|
x |
|
|
|
Troglorhynchus n.sp. |
|
|
|
|
|
Cybocephalidae |
Cybocephalus spp. |
x |
|
|
|
|
Dasytidae |
Aplocnemus calidus Mulsant & Rey 1868 |
|
|
|
x |
|
|
Danacea longiceps Mulsant & Rey 1868 |
x |
|
|
|
|
|
Danacea nigritarsis (Kster 1850) |
x |
|
x |
x |
|
|
Dasytes croceipes Kiesenwetter 1865 |
x |
|
|
|
|
|
Dasytes virens (Marsham 1802) |
x |
|
|
x |
x |
|
Divales quadrimaculatus (Olivier 1790) |
x |
|
|
|
|
Dermestidae |
Anthrenus angustefasciatus Ganglbauer 1904 |
|
|
x |
|
|
|
Anthrenus verbasci (Linnaeus 1767) |
x |
|
x |
x |
|
|
Attagenus brunneus (Faldermann 1835) |
x |
|
|
|
|
|
Attagenus trifasciatus (Fabricius 1787) |
x |
|
x |
|
|
|
Dermestes frischi Kugelann 1792 |
|
|
|
|
x |
|
Dermestes undulatus Brahm 1790 |
|
|
|
|
x |
|
Globicornis bifasciata (Perris 1866) |
|
|
|
x |
|
|
Globicornis variegata (Kster 1851) |
x |
|
|
x |
|
|
Trogoderma versicolor (Creutzer, 1799) |
x |
x |
|
|
|
Dryophthoridae |
Sitophilus oryzae (Linnaeus 1763) |
x |
|
|
|
|
Dryopidae |
Dryops sp. |
|
x |
|
|
|
|
Pomatinus substriatus (Muller 1806) |
x |
x |
|
|
|
Elateridae |
Agriotes litigiosus (Rossi
1792) |
|
x |
|
|
|
|
Cardiophorus goezei S‡nchez-Ruiz 1996 |
x |
|
|
x |
|
|
Drasterius bimaculatus (Rossi 1790) |
|
x |
|
|
|
|
Dicronychus incanus (Erichson 1840) |
x |
|
|
|
|
|
Melanotus crassicollis (Erichson 1841) |
x |
x |
x |
|
|
|
Melanotus dichrous (Erichson
1841) |
|
x |
|
|
|
|
Melanotus tenebrosus (Erichson 1841) |
x |
|
|
|
|
Elmidae |
Esolus parallelepipedus (Muller 1806) |
|
x |
|
|
|
Endomychidae |
Symbiotes gibberosus (Lucas 1849) |
|
x |
|
x |
|
Histeridae |
Saprinus subnitescens Bickhardt 1909 |
x |
|
|
|
x |
Hydrophilidae |
Cercyon (Paracycreon)
laminatus Sharp
1873 |
|
x |
|
|
|
|
Cercyon terminatus (Marsham, 1802) |
|
x |
|
|
|
|
Cryptopleurum subtile Sharp, 1884 |
|
x |
|
|
|
|
Dactylosternum abdominale
(Fabricius
1792) |
|
x |
|
|
|
|
Laccobius sp. |
x |
|
|
|
|
Kateretidae |
Brachypterus glaber (Newman 1834) |
x |
|
|
|
|
|
Brachypterus labiatus Erichson 1845 |
x |
|
x |
x |
x |
Laemophloeidae |
Lathropus sepicola (Mller, 1821) |
|
x |
|
|
|
|
Placonotus testaceus (Fabricius, 1787) |
|
x |
|
|
|
|
Cryptolestes juniperi (Grouvelle, 1874) |
|
x |
|
|
|
|
Cryptolestes spartii (Curtis, 1834) |
x |
x |
x |
|
|
Familles |
Esp¸ces |
Glacis Palais Princier |
Glacis Palais (UV) |
Source Marie |
Porte Neuve |
Vallon Sainte Dˇvote |
Languriidae |
Cryptophilus integer (Heer 1841) |
x |
x |
x |
|
|
Lathridiidae |
Cartodere bifasciata (Reitter 1877) |
x |
|
x |
|
x |
|
Corticaria cucujiformis Reitter, 1880 |
x |
|
|
|
|
|
Corticaria elongata (Gyllenhall 1827) |
|
x |
|
|
|
|
Corticaria
longicornis (Herbst 1783) |
x |
|
|
|
|
|
Corticarina fulvipes (Comolli 1837) |
|
|
x |
x |
|
|
Dienerella costulata (Reitter 1877) |
x |
|
x |
|
|
|
Dienerella parilis (Rey 1889) |
x |
|
x |
|
|
|
Melanophthalma
distinguenda (Comolli 1837) |
|
|
x |
|
|
|
Melanophthalma
fuscipennis (Mannerheim 1844) |
x |
x |
x |
|
|
|
Melanophthalma sericea (Mannerheim 1844) |
|
x |
|
|
|
|
Melanophthalma taurica (Mannerheim 1844) |
|
x |
|
|
|
Lyctidae |
Trogoxylon impressum Comolli 1837 |
|
x |
|
|
|
Malachiidae |
Attalus cyaneus (Fabricius 1792) |
|
|
x |
|
|
|
Axinotarsus marginalis (Laporte de Castelnau 1840) |
x |
x |
x |
|
|
|
Colotes javeti Du Val 1852 |
x |
|
|
|
|
|
Colotes maculatus (Laporte de Castelnau 1836) |
x |
|
|
|
|
|
Cyrtosus cyanipennis (Erichson 1840) |
|
|
x |
|
|
|
Hypebaeus flavicollis
(Erichson 1840) |
x |
|
|
|
|
Melolonthidae |
Amadotrogus vicinus (Mulsant, 1842) |
x |
x |
|
x |
|
|
Anoxia australis (Gyllenhal 1817) |
x |
|
|
|
|
Monotomidae |
Monotoma longicollis (Gyllenhal,
1827) |
|
x |
|
|
|
|
Monotoma picipes Herbst, 1793 |
|
x |
|
|
|
Mordellidae |
Mordellistena confinis Costa 1854 |
|
|
x |
|
|
|
Mordellistena gr. pumila (Gyllenhal 1810) |
|
|
x |
|
|
Mycetophagidae |
Berginus tamarisci Wollaston 1854 |
x |
x |
x |
x |
|
|
Litargus balteatus LeConte 1856 |
x |
x |
x |
|
|
|
Litargus connexus (Geoffroy 1785) |
x |
|
|
|
|
|
Typhaea stercorea (Linnaeus 1758) |
|
x |
x |
|
|
Nanophyidae |
Hypophyes pallidulus (Gravenhorst 1807) |
|
x |
|
|
|
Nitidulidae |
Carpophilus marginellus Motschulsky 1858 |
x |
|
|
|
|
|
Carpophilus mutilatus Erichson 1843 |
x |
|
|
|
|
|
Carpophilus nepos Murray 1864 |
x |
x |
x |
x |
|
|
Carpophilus zeaphilus Dobson 1969 |
x |
|
x |
|
|
|
Epuraea luteola Erichson 1843 |
x |
x |
x |
x |
x |
|
Epuraea ocularis Fairmaire 1849 |
x |
x |
x |
x |
x |
|
Meligethes |
|
|
x |
|
|
|
Meligethes |
|
|
x |
|
|
|
Meligethinus pallidulus (Erichson 1843) |
|
|
x |
x |
|
|
Stelidota geminata (Say 1825) |
|
|
|
x |
|
Oedemeridae |
Chrysanthia viridissima (Linnaeus 1758) |
|
x |
|
|
|
|
Nacerdes raymondi (Mulsant & Godart 1860) |
x |
|
x |
|
|
|
Oedemera barbara (Fabricius 1792) |
x |
|
x |
|
|
|
Oedemera flavipes (Fabricius 1792) |
x |
x |
x |
x |
|
|
Xanthochroina auberti (Abeille, 1876) |
|
x |
|
|
|
Phalacridae |
Olibrus affinis (Sturm
1807) |
|
|
x |
|
|
|
Olibrus ?castaneus Baudi 1870 |
|
x |
|
|
|
Ptiliidae |
Acrotrichis sp. |
x |
|
x |
|
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Raymondionymidae |
Ferreria marqueti (Aubˇ, 1863) |
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Salpingidae |
Lissodema lituratum (Costa 1847) |
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Scolytidae |
Scolytus mali (Bechstein, 1805) |
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Scolytus
rugulosus Muller 1818 |
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Familles |
Esp¸ces |
Glacis Palais Princier |
Glacis Palais (UV) |
Source Marie |
Porte Neuve |
Vallon Sainte Dˇvote |
Scolytidae (suite) |
Carphoborus perrisi (Chapuis 1869) |
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Carphoborus pini Eichhoff, 1881 |
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Chaetoptelius vestitus (Mulsant & Rey 1860) |
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Coccotrypes dactyliperda (Fabricius 1801) |
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Crypturgus mediterraneus Eichhoff 1871 |
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Dactylotrypes longicollis (Wollaston 1864) |
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Dryocoetes villosus (Fabricius 1792) |
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Hylastes attenuatus Erichson 1836 |
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Hylastes linearis Erichson 1836 |
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Hylesinus toranio (Danthoine 1788) |
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Hylurgus miklitzi Wachtl 1881 |
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Hypoborus ficus Erichson 1836 |
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Hypothenemus eruditus Westwood 1836 |
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Kissophagus hederae (Schmitt, 1843) |
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Orthotomicus erosus (Wollaston 1857) |
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Phloeosinus thujae (Perris 1855) |
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Phloeotribus
scarabaeoides (Bernard, 1788) |
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Pityogenes calcaratus (Eichhoff 1878) |
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Xyleborinus alni Niijima 1909 |
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Xyleborus dispar (Fabricius 1792) |
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Scraptiidae |
Anaspis labiata Costa 1854 |
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Anaspis lurida Stephens 1832 |
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Anaspis pulicaria Costa 1854 |
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Anaspis quadrimaculata Gyllenhall 1817 |
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Anaspis ruficollis (Fabricius 1792) |
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Scydmaenidae |
Scydmoraphes sp. |
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Stenichnus sp. |
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Silphidae |
Nicrophorus interruptus Stephens 1830 |
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Staphylinidae |
Alianta mucronata (Kraatz 1859) |
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Anotylus complanatus (Erichson 1839) |
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Anotylus nitidulus (Gravenhorst 1802) |
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Astenus longelytratus Palm 1936 |
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Carpelimus bilineatus Stephens 1834 |
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Carpelimus sp. |
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Cordalia obscura (Gravenhorst 1802) |
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Cypha sp. |
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Falagria concinna Erichson 1839 |
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Gabrius nigritulus (Gravenhorst 1802) |
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Habrocerus
capillaricornis (Gravenhorst 1806) |
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Heterothops dissimilis (Gravenhorst 1802) |
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Heterota plumbea (Waterhouse 1858) |
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Hypomedon debilicornis (Wollaston 1857) |
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Lithocharis ochraceus (Gravenhorst, 1802) |
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Lithocharis nigriceps Kraatz 1859 |
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Medon brunneus (Erichson 1839) |
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Luzea nigritula (Erichson 1840) |
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Ocypus aethiops (Waltl, 1835) |
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Paraphloeostiba
gayndahensis (MacLeay 1873) |
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Philonthus discoideus (Gravenhorst, 1802) |
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Quedius oblitteratus (Erichson 1840) |
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Rugilus orbiculatus (Paykull 1789) |
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Scopaeus laevigatus (Gyllenhal 1827) |
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Familles |
Esp¸ces |
Glacis Palais Princier |
Glacis Palais (UV) |
Source Marie |
Porte Neuve |
Vallon Sainte Dˇvote |
Staphylinidae (suite) |
Scopaeus scitulus Baudi 1857 |
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Stenus elegans Rosenhauer 1856 |
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Sunius propinquus (Brisout de Barneville
1867) |
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Sepedophilus sp. |
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Tachyporus sp. |
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Aleocharinae :
nombreuses esp¸ces indˇterminˇes |
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Silvanidae |
Ahasverus advena (Waltl, 1834) |
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Oryzaephilus surinamensis (Linnaeus 1758) |
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Tenebrionidae |
Alphitobius diaperinus (Panzer, 1797) |
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Alphitophagus bifasciatus
(Say
1824) |
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Catomus rotundicollis (Guˇrin-Mˇneville 1825) |
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Dendarus tristis Laporte de Castelnau 1840 |